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Suppression de la limite d’âge pour la présidence ougandaise

Grâce à la nouvelle loi, Yoweri Museveni peut se présenter à nouveau à deux reprises (archives). KEYSTONE/AP/BEN CURTIS sda-ats

(Keystone-ATS) Le chef de l’État ougandais Yoweri Museveni, 73 ans et au pouvoir depuis 1986, a ratifié le 27 décembre la loi supprimant la limite d’âge pour devenir président, a-t-on appris mardi de source officielle. Le texte lui permet d’être à nouveau candidat en 2021.

“Le président a donné son consentement au projet de loi et il a maintenant force de loi”, a déclaré un porte-parole du président ougandais, Don Wanyama, officialisant ainsi la ratification du texte. “La loi précédente était discriminatoire par nature et cela a été réglé pour le bien des Ougandais.”

Cette réforme constitutionnelle très controversée supprime l’âge limite fixé jusqu’alors à 75 ans pour être élu président. Elle avait été approuvée le 20 décembre par le Parlement, très largement dominé par le parti au pouvoir.

Le texte réintroduit une limite au nombre de mandats présidentiels, qui avait été supprimée en 2005. Mais cette limite, fixée à deux mandats, n’entrera en vigueur qu’après la prochaine élection, ce qui pourrait permettre M. Museveni de se présenter à nouveau à deux reprises.

La ratification de la loi “n’est pas une surprise. C’est un plan bien orchestré pour avoir Museveni au pouvoir à vie”, a déclaré le chef de l’opposition, Kizza Besigye. “Museveni est le principal bénéficiaire de cette fraude constitutionnelle.”

Mandat des députés allongé

Cette loi prévoit également que le mandat des députés soit allongé de deux ans, passant de cinq à sept années. Les prochaines législatives sont ainsi repoussées à 2023.

M. Museveni, au pouvoir depuis 21 ans, n’en est pas à son coup d’essai. En 2005, la Constitution avait été modifiée pour supprimer la limitation à deux mandats présidentiels, lui permettant ainsi de briguer ses troisième, quatrième et cinquième mandats.

Le président avait alors soutenu que le Parlement était indépendant et qu’il respecterait la volonté du peuple. Un argument réutilisé douze ans plus tard.

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