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Suu Kyi en faveur d’une libération des prisonniers politiques

(Keystone-ATS) Aung San Suu Kyi s’est prononcée jeudi pour une libération des prisonniers politiques et des étudiants. C’est un signe qu’une amnistie de masse était imminente quelques jours après la prise de fonction du premier gouvernement civil depuis des décennies.

Dans sa première directive officielle en tant que conseillère d’Etat spéciale, Aung San Suu Kyi a écrit qu’elle “allait oeuvrer pour la libération immédiate des prisonniers politiques, des militants politiques et des étudiants poursuivis en justice pour des raisons politiques”.

La lauréate du prix Nobel de la paix, ministre au sein du premier gouvernement de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), qui a elle-même passé près de 15 années en résidence surveillée sous la junte, n’a donné aucun calendrier pour l’instant.

En février, d’après l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP), 90 prisonniers politiques étaient incarcérés en Birmanie et 408 militants en attente de procès pour des actions politiques.

Appel à l’abolition des lois de répression

L’arrivée d’un gouvernement semi-civil en 2011 dans le pays après l’autodissolution de la junte avait permis la libération de dizaines de prisonniers politiques. Toutefois, quelques mois avant les élections, le gouvernement avait redonné un tour de vis et notamment emprisonné des dizaines d’étudiants qui manifestaient contre une réforme de l’éducation.

Lundi, l’une des meneuses du mouvement, en prison depuis un an, avait appelé à l’abolition des lois permettant la répression des militants politiques.

Depuis une marche de protestation contre une réforme de l’éducation en mars 2015, violemment réprimée par les autorités, 70 étudiants sont poursuivis en justice. Ils risquent dix ans de prison et Washington a déjà appelé à plusieurs reprises à leur libération alors qu’environ 30 d’entre eux sont toujours en détention.

Au-dessus du président

La Constitution ne lui permettant pas de devenir présidente, Aung San Suu Kyi ne peut pas directement ordonner la libération des prisonniers politiques, mais peut grâce à son nouveau rôle de conseillère spéciale donner des directives.

Elle avait prévenu avant les élections qu’elle serait “au-dessus” du président. Elle a, dans ce but, placé à ce poste Htin Kyaw, un homme de sa garde rapprochée, vu comme sa doublure, qui a prêté serment fin mars.

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