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Syrie: au moins 18 civils tués dans un raid de la coalition sur Raqa

Depuis plusieurs mois, Raqa est sans eau courante après la destruction de canalisations dans des bombardements, dont certains sont imputés à la coalition internationale (image d'illustration). KEYSTONE/AP Aamaq News Agency/UNCREDITED sda-ats

(Keystone-ATS) Au moins 18 civils dont des enfants ont été tués mardi dans un raid aérien de la coalition dirigée par Washington à Raqa, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Cette ville syrienne est le théâtre de combats pour chasser les derniers djihadistes.

“Les civils puisaient de l’eau près du stade municipal dans le nord de Raqa au moment des frappes”, a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH. Parmi les 18 morts figurent quatre enfants, d’après l’ONG, qui affirme se baser sur un large réseau de sources à travers la Syrie.

La zone visée est un secteur d’où les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) se sont retirés, mais qui n’est pas encore sous le contrôle des Forces démocratiques syriennes (FDS), l’alliance combattant l’EI avec le soutien de la coalition internationale, principalement de l’aviation.

Raqa, une ville du nord syrien, est bordée du grand fleuve de l’Euphrate. Mais depuis plusieurs mois, l’ancienne capitale de l’EI en Syrie est sans eau courante après la destruction de canalisations dans des bombardements, dont certains sont imputés à la coalition internationale.

Les habitants sont ainsi forcés de s’aventurer vers les rives de l’Euphrate ou des puits de fortune creusés à travers la ville, mais au péril de leur vie, en raison des bombardements.

Bilans sous-évalués

Début août, la coalition anti-EI a reconnu être responsable de la mort de 735 civils dans des frappes en Syrie et en Irak voisin depuis 2014, affirmant faire tout son possible pour éviter les victimes civiles. Mais des organisations estiment ce chiffre largement sous-estimé.

Après sa prise par l’EI en 2014, la ville a été le théâtre des pires atrocités commises par le groupe ultraradical. Aujourd’hui, les FDS contrôlent 90% de la cité et resserrent l’étau autour des djihadistes retranchés dans un secteur du centre-ville comprenant notamment l’Hôpital de Raqa.

Selon des combattants des FDS, les djihadistes retiennent des civils dans le secteur pour les utiliser comme boucliers humains.

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