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Syrie: combats intenses à Damas entre les rebelles et l’armée

(Keystone-ATS) La révolte contre le régime syrien a connu un tournant avec pour la première fois de violents combats lundi entre l’armée et les rebelles près du centre de Damas, symbole du pouvoir du président Bachar al-Assad. A Genève, un responsable de l’ONU a dénoncé une “politique d’obstruction massive” à l’aide aux Syriens.

Chose inédite, l’armée, forte de blindés et de transports de troupes, s’est déployée dans le quartier de Midane, proche du centre de la capitale. Au même moment, les accrochages se poursuivaient, pour la seconde journée, dans plusieurs quartiers périphériques du sud, de l’ouest et de l’est de Damas, hostiles au régime, selon une ONG syrienne et des militants.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a estimé que la Syrie était désormais en situation de guerre civile, soulignant à l’intention de toutes les parties que le “droit international humanitaire doit s’appliquer”.

“Faiblesse du régime illustrée”

L’Armée syrienne libre (ASL), composée notamment de déserteurs, est faiblement équipée face à la puissance de feu de l’armée régulière, mais est plus mobile et bénéficie de l’aide d’une partie de la population.

“Ce qui se passe à Damas est un tournant”, a déclaré le président de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. “Quand des combats se poursuivent dans la capitale pendant des heures, voire des jours, et que les troupes régulières n’arrivent pas à contrôler la situation, cela illustre la faiblesse du régime”, a-t-il ajouté.

Plus de 800’000 Syriens dans le besoin

Les bombardements ont repris aux premières heures lundi dans le quartier rebelle de Tadamoun avant de s’intensifier en début d’après-midi, selon des militants. Outre Midane et Tadamoun, Kafar Soussé, Jobar, Qadam, Nahr Aïché et Al-Aassali sont parmi les quartiers périphériques touchés par les combats.

A l’issue du quatrième forum humanitaire sur la Syrie organisé à Genève, le directeur des opérations du Centre de Coordination des affaires humanitaires de l’ONU, John Ging, a pour sa part estimé que le gouvernement syrien est responsable d’une “politique d’obstruction massive” qui empêche d’aider quelque 850’000 personnes dans le besoin.

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