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Tête en bois égyptienne mise au jour par des chercheurs genevois

Porte-perruque ou représentation de la reine Ânkhnespépy II? Les chercheurs ont du pain sur la planche. UNIGE/Philippe Collombert sda-ats

(Keystone-ATS) Une équipe franco-genevoise d’archéologues a mis au jour en Egypte une tête en bois potentiellement vieille de 4000 ans qui pourrait représenter la reine Ânkhnespépy II, de la VIe dynastie. Cette trouvaille a eu lieu sur la nécropole de Saqqâra, au sud du Caire.

La Mission archéologique franco-suisse de Saqqâra (MafS) y mène actuellement des fouilles sous la responsabilité du professeur Philippe Collombert, de l’Université de Genève. La découverte a été annoncée par le secrétaire général du Conseil suprême des antiquités (CSA) égyptien Mostafa Waziri sur Facebook.

La tête ornée de boucles d’oreilles a pratiquement des proportions humaines et comporte également un long cou. Haute de trente centimètres, elle est en mauvais état et nécessitera des travaux de restauration, a précisé M. Collombert, cité dans le communiqué.

La VIe dynastie est la dernière de l’Ancien Empire égyptien. Elle couvre une période comprise entre -2350 et -2150 environ. La reine Ânkhnespépy II a été successivement épouse de Pépy Ier et de Mérenrê Ier. Mère de Pépy II, elle a assuré la régence pendant les jeunes années de ce dernier.

Une enquête commence

“Une nouvelle enquête commence”, lit-on jeudi sur le blog de la MafS. Il s’agit maintenant de déterminer si cette tête est vraiment une représentation de la reine. La découverte a en effet été faite sur un secteur très perturbé du temple funéraire d’Ânkhnespépy II.

Des têtes en bois avec le même cou élancé et de larges boucles d’oreille en forme de disque ont déjà été retrouvées en Egypte. Il s’agissait de porte-perruques faisant partie du trousseau funéraire de certaines femmes de la haute société de la XVIIIe dynastie (-1550 à -1292).

Dans ce cas, sa présence sur le site est difficilement explicable, notent les chercheurs. Ils relèvent également que l’on connaît très mal la statuaire féminine en bois de l’Ancien Empire, tant sont rares les exemplaires conservés (une trentaine), et notamment ceux de grande taille. La tête en bois risque donc de conserver son mystère encore un certain temps.

Vaste ensemble

Le complexe de la reine Ânkhnespépy II est le plus vaste ensemble construit sur ce site après celui du roi. Il est situé à l’extrémité sud-ouest de la nécropole, en limite de ce qui pourrait être le “premier cercle”, c’est-à-dire le secteur consacré aux reines et aux membres de la famille royale, lit-on sur le site internet de la MafS.

L’avant-temple est très développé sur un axe Nord-Sud en direction du temple intime. Ce dernier est en cours de dégagement. La découverte de la tête date de cette semaine. Juste avant, les archéologues ont aussi mis au jour la partie supérieure d’un obélisque de granit qui pourrait faire partie du temple funéraire de la reine.

Depuis les années 1960, la MafS s’est engagée dans l’étude de l’évolution du complexe de la nécropole royale de Pépi Ier. Celle-ci présente la particularité d’avoir bénéficié d’une occupation particulièrement intense, probablement la plus dense et la plus longue de l’Ancien Empire.

La mission travaille sur le site de Saqqâra en septembre et octobre de chaque année. En 2016, les fouilles commencées au début des années 2000 ont repris sur le complexe funéraire de la reine Ânkhnespépy II.

http://mafssaqqara.wixsite.com/mafs/blog

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