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Terry Gilliam: 17 ans pour tourner “Don Quichotte”

Envers et contre tout, l'ancien membre des célèbres humoristes Monthy Python, Terry Gilliam, s'était juré de mener à bien son projet (archives). KEYSTONE/EPA EFE/ANDREU DALMAU sda-ats

(Keystone-ATS) Le réalisateur britannique Terry Gilliam a annoncé dimanche avoir – enfin – terminé le tournage de son film “L’homme qui tua Don Quichotte”. Il avait commencé… il y a 17 ans. Le tournage a eu lieu en Espagne et au Portugal.

“Après 17 ans, nous avons terminé le tournage de The man who killed Don Quixote”, a écrit le cinéaste de 76 ans sur les réseaux sociaux Twitter et Facebook. “Muchas gracias (merci beaucoup) à toute l’équipe et aux fidèles. Don Quichotte est vivant!”, a-t-il ajouté.

Le réalisateur de “Brazil” et “L’Armée des douze singes” a dit être soulagé d’avoir fait le plein d’images pour cette oeuvre en projet depuis des décennies. L’acteur américain Adam Driver (“Star Wars: le Réveil de la Force”, “Paterson”) incarne un publicitaire qui revient en Espagne et retrouve un homme qui se prend pour Don Quichotte.

Celui-ci est incarné par le comédien britannique Jonathan Pryce. L’actrice française d’origine ukrainienne Olga Kurylenko fait également partie du casting, qui a beaucoup varié au fil des ans.

Catastrophes en série

Une première tentative d’adaptation du roman du 17e siècle de l’Espagnol Miguel de Cervantès avait échoué en 2000 en Espagne, plombée par une série de catastrophes. L’Américain Johnny Depp et les Français Jean Rochefort et Vanessa Paradis étaient alors de la partie. Terry Gilliam avait dû interrompre le tournage pour toute une série de raisons.

Des pluies diluviennes avaient transformé le lieu de tournage en marécage et détruit les décors. Quant à l’acteur français Jean Rochefort – qui devait jouer Don Quichotte -, il avait souffert d’une hernie discale l’empêchant de monter à cheval, alors qu’il devait passer beaucoup de temps en selle…

Comble de malchance, Gilliam avait découvert en arrivant sur place que les avions à réaction d’une base voisine de l’Otan déclenchaient un vacarme assourdissant toutes les quinze minutes. Cet échec cuisant avait été immortalisé dans un documentaire, “Lost in la Mancha” (2002), de Keith Fulton et Louis Pepe, chargés à l’origine de tourner le making-of du film, transformé en drolatique “non-making of”…

“Une obligation médicale”

Depuis, Gilliam refusait d’évoquer une quelconque “malédiction” pesant sur l’oeuvre de Cervantès, à l’adaptation de laquelle Orson Welles avait déjà dû renoncer. Envers et contre tout, l’ancien membre des célèbres humoristes Monthy Python s’était juré de mener à bien son projet.

“Tourner ma version de Don Quichotte est une obligation médicale, c’est une tumeur cérébrale que je dois extirper”, avait-il ainsi déclaré l’an dernier au journal espagnol El Pais.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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