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Trois ans fermes requis contre Cahuzac pour son compte caché

"Vous avez flétri l'honneur de ce pays", a déclaré la procureure Eliane Houlette à Jérôme Cahuzac. KEYSTONE/AP/THIBAULT CAMUS sda-ats

(Keystone-ATS) Le Parquet national financier a requis mercredi trois ans de prison ferme contre l’ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac. Il demande pour la banque suisse Reyl et Cie une amende de 1,875 million d’euros et une interdiction d’exercer en France pendant cinq ans.

Concernant Jérôme Cahuzac, accusé de fraude fiscale et blanchiment, le Parquet requiert aussi que soit prononcée à son encontre une peine d’inéligibilité pendant cinq ans.

“Vous avez flétri l’honneur de ce pays”, a déclaré la procureure Eliane Houlette. “Ce qui n’a jamais été réparé, et ne le sera jamais, c’est l’atteinte portée à ce pays, devenu en quelques jours la risée” du monde, a-t-elle ajouté.

“La juste peine à votre égard doit être sévère”, a-t-elle poursuivi pour justifier cette peine de prison ferme, non aménageable.

Deux pour Patricia Ménard

Le Parquet a par ailleurs requis la condamnation de Patricia Ménard, sa femme avec laquelle il est en instance de divorce, à deux ans de prison ferme. Une peine de deux ans de prison peut, au contraire de celle de trois ans, être aménagée (semi-liberté ou bracelet électronique).

En 20 ans, le couple a dissimulé un patrimoine “largement supérieur” à 3,5 millions d’euros, ce qui constituait le solde, en 2013, de leurs comptes respectifs, selon le Parquet.

Banque Reyl

Le Parquet a aussi requis la condamnation de la banque Reyl à 1,875 million d’euro d’amende pour blanchiment de fraude fiscale pour avoir participé “activement” à la dissimulation des avoirs de Jérôme Cahuzac. Il a également requis une interdiction d’exercer en France pendant cinq ans.

Le Parquet a par ailleurs requis 18 mois de prison avec sursis et 375’000 euros d’amende pour son directeur général, François Reyl.

La banque, qui conteste tout délit, est soupçonnée, ainsi que son dirigeant, d’avoir “organisé”, en 2009, le transfert des avoirs de l’ex-ministre du Budget à Singapour via des sociétés offshore à Panama et aux Seychelles. Il leur est aussi reproché la gestion des avoirs par la suite, notamment le rapatriement d’espèces en 2011.

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