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Trois condamnations à mort après l’attentat-suicide de Tiananmen

(Keystone-ATS) La Chine a condamné à la peine capitale trois “terroristes” pour complicité dans un spectaculaire attentat-suicide d’octobre place Tiananmen à Pékin. Les autorités confirment ainsi leur volonté de frapper sans merci les extrémistes de la région musulmane du Xinjiang, dont les accusés proviendraient.

Parmi les huit accusés, dont deux femmes, ne figurerait aucun “Han”, chinois “de souche”. Quatre ont reçu des peines de 5 à 20 ans de prison et un s’est vu infliger la réclusion criminelle à perpétuité, ont rapporté les médias d’Etat.

L’attaque avait représenté un revers cuisant pour l’énorme appareil sécuritaire chinois. Le procès, expéditif et sous haute sécurité, s’est tenu à Urumqi, la capitale de la région autonome située aux confins occidentaux du pays et dont la première ethnie, les Ouïghours, est en partie hostile à la tutelle de Pékin.

Les huit condamnés, identifiés par des noms à consonance ouïghoure ou d’autres minorités du Xinjiang, ont été reconnus coupables d’avoir “organisé et dirigé un groupe terroriste”, selon l’agence officielle Chine Nouvelle.

A l’entrée de la Cité interdite

Le coeur de Pékin avait été le théâtre le 28 octobre 2013 d’un attentat perpétré, selon la police, par trois extrémistes ouïghours.

Deux personnes avaient été tuées et quarante blessées lorsqu’un 4×4 avait percuté des piétons avant de prendre feu à proximité de l’entrée de la Cité interdite et du portrait géant de Mao Zedong. Trois occupants du véhicule ont, eux aussi, trouvé la mort.

Le Xinjiang connaît depuis plus d’un an une recrudescence des troubles en raison des fortes tensions entre Han (ethnie majoritaire en Chine) et Ouïghours.

Autres attentats imputés à des Ouïghours

Depuis l’attaque place Tiananmen, d’autres attentats dans des lieux publics en Chine ont été imputés par les autorités à des Ouïghours du Xinjiang.

Notamment une attaque à l’arme blanche à la gare de Kunming, qui a fait 29 morts et 140 blessés. Et un attentat le mois dernier sur un marché d’Urumqi, qui a fait 39 morts sans compter les quatre auteurs et une centaine de blessés.

Ces dernières semaines, les autorités ont procédé au Xinjiang à des vagues d’arrestations de personnes “soupçonnées de terrorisme”, organisant dans la foulée des procès sommaires, voire des exhibitions publiques de condamnés.

Une politique qui risque d’exacerber les tensions, ont prévenu des experts indépendants.

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