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Trois Palestiniens tués et environ 400 blessés à Gaza

Un mouvement de protestation appelé la "Grande marche du retour" mobilise depuis le 30 mars des milliers de Palestiniens le long de la frontière, principalement le vendredi. Keystone/AP/KHALIL HAMRA sda-ats

(Keystone-ATS) Des milliers de Palestiniens ont manifesté pour le 5e vendredi consécutif le long de la frontière israélienne dans la bande de Gaza. Les forces israéliennes ont tué par balles trois manifestants palestiniens et fait 400 blessés, ont rapporté des médecins de Gaza.

Le décès de ces trois hommes porte à 44 le nombre de Palestiniens tués depuis le début, le 30 mars, d’un mouvement de contestation massive appelé “la grande marche du retour”.

Un homme de 29 ans a été tué à l’est de Khan Younès, dans le sud de l’enclave. Deux autres hommes ont péri dans l’est du territoire coincé entre Israël, l’Egypte et la Méditerranée. Par ailleurs, 154 personnes ont été hospitalisées après avoir été atteintes par balles ou avoir inhalé des gaz lacrymogènes, a annoncé le ministère de la Santé. Reuters et d’autres sources évoquent jusqu’à 400 blessés.

La “marche du retour” a de nouveau mobilisé des milliers de Palestiniens vendredi, en cinq points différents le long de la frontière, ont constaté des journalistes de l’AFP.

La “marche” revendique le droit des Palestiniens de retourner sur les terres dont ils ont été chassés ou qu’ils ont fuies à la création d’Israël en 1948. La mobilisation, qui doit culminer mi-mai, dénonce aussi le blocus imposé par Israël à Gaza pour contenir le mouvement islamiste Hamas, qui dirige sans partage l’enclave palestinienne et auquel Israël a livré trois guerres depuis 2008.

ONU et UE critiquent

La plupart des Palestiniens se tiennent à distance de la barrière lourdement gardée par les soldats israéliens. Mais des groupes défient le danger en s’approchant pour lancer des pierres ou des engins incendiaires sur les soldats ou tenter de forcer la ligne de barbelés déroulée par Israël en avant de la barrière.

Les soldats israéliens ripostent par des moyens anti-émeutes ou tirent à balles réelles sur les manifestants. L’armée israélienne est en butte aux accusations d’usage excessif de la force et à des demandes d’enquête indépendante réclamée par l’ONU ou l’Union européenne.

Elle dit ne tirer que si c’est nécessaire, pour protéger la barrière de sécurité, les soldats et la population israélienne. Elle accuse le Hamas de se servir des civils comme “boucliers humains” et d’être responsable des morts.

Vendredi matin, le Haut-Commissaire de l’ONU pour les droits de l’homme, Zeid Ra’ad al-Hussein, a reproché à Israël un usage de la force excessif contre les manifestants ces dernières semaines.

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