Des perspectives suisses en 10 langues

Un ancien champion de kickboxing en Suisse arrêté pour djihadisme

Le procureur Maurizio Romanelli (g) lors d'une conférence de presse pour annoncer les arrestations de personnes soupçonnées de préparer des attentats. KEYSTONE/AP/ANTONIO CALANNI sda-ats

(Keystone-ATS) La justice italienne a arrêté jeudi quatre personnes soupçonnés d’avoir envisagé des attentats terroristes sur le sol italien et de vouloir partir combattre en Syrie. L’un des suspects avait été champion de Suisse de kickboxing en 2013 et 2014.

Le jeune homme, âgé de 24 ans, sa femme et les deux autres suspects arrêtés sont tous des Italiens d’origine marocaine. Deux autres personnes, en fuite, sont de nationalité syrienne. Tous sont soupçonnés de “participation à une entreprise ayant pour finalité le terrorisme international”.

Les suspects projetaient en particulier un attentat vraisemblablement à Rome, qu’ils qualifient de “lieu de référence pour tous les chrétiens”, a expliqué lors d’une conférence de presse le procureur de Milan, Maurizio Romanelli.

Dans des enregistrements de conversations entre les différents protagonistes, les enquêteurs ont identifié des menaces contre l’ambassade d’Israël à Rome et le Vatican.

Présence à Lugano

L’ancien champion de kickboxing et son épouse, résidant à Lecco, sur les rives du lac de Côme, comptaient rejoindre la Syrie avec leurs enfants de deux et quatre ans, pour y combattre aux côtés de l’organisation Etat islamique (EI).

Le jeune homme s’est entraîné durant trois ans à Lugano, a indiqué à l’ats un collaborateur du Fight Gym Club, confirmant une information de plusieurs sites tessinois. A la fin de l’année dernière, tout contact a toutefois été rompu avec lui, a-t-il ajouté.

Agir à tout prix

Les quatre suspects interpellés jeudi étaient en contact avec un autre couple, rencontré à Lecco et déjà parti en février 2015 vers la zone de conflit à la frontière irako-syrienne. Un mandat d’arrêt a également été émis contre ce deuxième couple.

C’est l’homme de ce couple qui, depuis la Syrie, a parlé “d’agir d’une façon, n’importe laquelle, dans un lieu, n’importe lequel”, dans le but de “toucher l’Etat italien”. Fils d’une famille musulmane qui ne fréquentait pas les mosquées, il s’était fiancé avec Alice, renommée Aïcha, et tous deux avaient commencé à se radicaliser.

A la naissance de leur second enfant, ils s’étaient éloignés encore plus de ceux qu’ils considéraient comme “infidèles”. Et en mai, la mère de la jeune femme a signalé aux autorités italiennes la disparition de sa fille, de son gendre et de leurs trois enfants.

Avant de partir, Aïcha avait laissé un billet dans sa maison, demandant à ne pas être recherchée. Sur des images récupérées via la messagerie instantanée Whatsapp, les enquêteurs ont reconnu les enfants du couple, vêtus comme des combattants djihadistes et appelant au martyre, le doigt pointé vers le ciel.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision