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Un comité s’engage pour sauver la Muette, la Maison de Ramuz

Un comité de sauvegarde a lancé un manifeste pour sauver l'ensemble de la maison la Muette, dans laquelle a vécu l'écrivain Charles Ferdinand Ramuz entre 1930 et 1947 (Archives). KEYSTONE/LEO DUPERREX sda-ats

(Keystone-ATS) Il est encore temps de sauver la Muette. Des solutions existent, estime le Comité de sauvegarde de la Maison de Ramuz à Pully (VD). Dans un manifeste, il demande la suspension des projets et démarches en cours, afin de trouver un compromis.

Distribué ces jours, ce manifeste fait suite à la réponse du Conseil d’Etat à une interpellation des Verts, a déclaré jeudi à l’ats Marianne Dyens, membre du Comité de sauvegarde, revenant sur une information de 24 Heures. Dans son texte, le gouvernement confirme son intention de ne pas s’engager pour la sauvegarde de la maison où a vécu Charles-Ferdinand Ramuz entre 1930 et 1947, date de sa mort.

Le Conseil d’Etat a cédé toute la responsabilité du patrimoine bâti de Ramuz à son arrière petite-fille et à la commune de Pully, écrit le comité. Dans le projet actuellement à l’étude, l’appartement et le bureau de Ramuz qui forment un tout cohérent seraient irrémédiablement disloqués.

Inventaires pas terminés

Formé de personnalités issues du milieu littéraire et culturel, dont le professeur Daniel Maggetti, directeur du centre de recherche sur les lettres romandes, qui a piloté la publication des oeuvres complètes de l’écrivain vaudois, le comité de sauvegarde ne peut que déplorer le contenu de cette réponse. Il s’agit “d’un sommet d’approximations”, déplore Mme Dyens.

Outre le fait que ce texte recèle de nombreuses erreurs et omissions, il ose affirmer que la Muette et ce qu’elle abrite ne présente pas grand intérêt, alors même que les inventaires ne sont pas encore achevés. Aujourd’hui, l’Exécutif cantonal refuse de considérer qu’il a sous-estimé l’enjeu de cet héritage, minimisé la valeur de ce lieu de mémoire.

Lieu de mémoire

Le projet conduit par les héritiers et la commune de Pully prévoit un espace muséal de 100 m2 comprenant le bureau de l’écrivain. Le tout sera géré par le Musée de Pully attenant.

L’appartement du 1er étage et tout ce qu’il contient sont en revanche appelés à disparaître pour toujours pour faire place à des espaces locatifs. Actuellement à l’étude, ce projet devrait être bientôt soumis au Conseil communal de Pully.

Débat démocratique

Craignant d’être mis devant le fait accompli, le comité lance un appel au dialogue. Il demande un moratoire pour qu’un vrai débat démocratique ait lieu. Il s’agirait de trouver un compromis ménageant aussi bien les droits des héritiers que les intérêts de la commune.

Car tout s’est fait en catimini, souligne Mme Dyens. Entre 2012, date de la mort de la fille de Ramuz, et 2016, personne n’a pris la peine de réunir autour d’une table l’ensemble des personnes concernées par l’héritage et le patrimoine ramuzien.

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