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Un double attentat-suicide fait au moins 31 morts à Bagdad

Deux kamikazes se sont fait exploser au centre de Bagdad, selon un porte-parole du commandement conjoint des opérations (image d'illustration). KEYSTONE/EPA/ALI ABBAS sda-ats

(Keystone-ATS) Le Premier ministre irakien a appelé lundi à “éliminer les cellules dormantes” djihadistes après un double attentat-suicide qui a fait au moins 31 morts dans le centre de Bagdad. Il s’agit de la deuxième attaque dans la capitale irakienne en trois jours.

Ces attentats surviennent au lendemain de l’annonce par le Premier ministre Haider al-Abadi de sa candidature aux législatives du 12 mai à la tête d’une liste nommée l’Alliance de la victoire, un peu plus d’un mois après avoir annoncé “la fin de la guerre” contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI).

Tôt lundi, à l’heure où les travailleurs journaliers se postent pour être embauchés, la place Tayaran, un carrefour très passant du centre de Bagdad, a été secouée par deux explosions.

Deux kamikazes

“Deux kamikazes” se sont fait exploser, a indiqué le général Saad Maan, porte-parole du commandement conjoint des opérations, qui réunit l’armée et la police. Cette double attaque a fait “31 morts et 94 blessés”, a indiqué un officier de police, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.

La place Tayaran a été visée à de nombreuses reprises par des attaques, souvent meurtrières. Quelques heures après ces attentats, une bombe a explosé dans l’est de Bagdad, faisant un mort et six blessés, a encore affirmé l’officier de police.

Recrudescence d’attentats

Après une période de calme relatif, la capitale irakienne a fait face à une recrudescence d’attentats après le lancement fin 2016 de l’offensive pour reconquérir Mossoul, deuxième ville du pays et fief des djihadistes. La ville a été reprise à l’EI en juillet 2017.

L’EI a commis de nombreux attentats sanglants à Bagdad et dans le reste du pays. Samedi soir, un attentat-suicide perpétré près d’un point de contrôle des forces de sécurité aux abords d’une place très fréquentée dans le nord de Bagdad avait fait cinq morts. Ces dernières attaques n’ont jusqu’ici pas été revendiquées.

“Eliminer les cellules dormantes”

Peu après celle de lundi, M. Abadi a tenu une réunion d’urgence avec le commandement conjoint des opérations et des responsables des services de renseignements.

Il leur a demandé d’agir “pour éliminer les cellules dormantes de l’EI et de protéger la sécurité des citoyens”, a indiqué un communiqué de son bureau.

En décembre, l’Irak a annoncé la “fin de la guerre” contre l’EI, chassé de la région de Bagdad mais aussi de l’ensemble des zones urbaines et peuplées qu’il contrôlait en Irak. Des cellules djihadistes sont toutefois encore actives au nord de la capitale irakienne.

La question de la sécurité, dans un pays en proie depuis l’invasion de 2003 emmenée par les Etats-Unis à des violences meurtrières, pèsera dans le choix des électeurs appelés à choisir leurs députés en mai. M. Abadi y affrontera son prédécesseur Nouri al-Maliki, membre du même parti Daawa. Les deux hommes ont formé deux listes concurrentes.

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