Des perspectives suisses en 10 langues

Un exercice modéré est bon pour les seniors, fragiles ou pas

Faire de l'exercice est bon pour tous les seniors, même ceux qui sont déjà fragilisés (archives). KEYSTONE/AP/LEFTERIS PITARAKIS sda-ats

(Keystone-ATS) Un exercice modéré est extrêmement bénéfique pour prévenir la perte de mobilité des seniors, quel que soit l’état de santé de la personne, selon une étude de chercheurs genevois et américains. En revanche, il ne permet pas de retarder l’apparition de la fragilité.

De nombreuses études ont montré que l’exercice a des effets bénéfiques sur les capacités physiques des personnes âgées. Mais très peu avaient jusqu’ici examiné son influence sur la fragilité chez les seniors.

La fragilité est définie comme un état de vulnérabilité caractérisé par une diminution de la résistance face à un stress, tel qu’une maladie aiguë ou le décès d’un proche, par exemple. Il est la conséquence de multiples déficiences de systèmes conduisant à une diminution des réserves physiologiques.

“Une personne dite fragile perd de la mobilité et de l’autonomie dans sa vie quotidienne. Elle présente des risques plus élevés de chute, de morbidité, d’entrée en institution ou de décès. Pour cette raison, il est très important d’essayer de prévenir ou de retarder l’apparition de la fragilité”, explique le Dr Andrea Trombetti, des Hôpitaux universitaires et de l’Université de Genève, cité jeudi dans un communiqué.

Sujets à risque

Avec des confrères de l’Université Tufts, à Boston, le chercheur s’est penché sur les données de l’étude LIFE (Lifestyle Interventions and Independence for Elders 1 ), conduite entre février 2010 et décembre 2013 aux Etats-Unis. Un total de 1635 personnes âgées de 70 à 89 ans ont été suivies pendant plus de deux ans et demi.

Les personnes sélectionnées présentaient déjà des symptômes de fragilité ou un risque élevé d’en développer. Sédentaires, elles devaient être en mesure de marcher 400 mètres en 15 minutes ou moins, sans assistance.

Elles ont été réparties au hasard en deux groupes et leur état de santé contrôlé tous les six mois. Il a été demandé aux participants du premier groupe de pratiquer une activité physique modérée incluant 150 minutes de marche hebdomadaire (30 minutes/jour) et des exercices destinés à améliorer la force musculaire, la souplesse et l’équilibre.

Les participants du second groupe prenaient part à un programme d’éducation sur la santé. Trois critères principaux ont été utilisés pour déterminer le degré de fragilité des participants: l’incapacité à se lever d’une chaise cinq fois sans utiliser les bras, la réduction du niveau d’énergie et la perte de poids.

De l’activité pour tous

Résultats: les personnes âgées qui pratiquent une activité physique, qu’elles soient fragiles ou non, perdent moins de mobilité. L’exercice physique est donc bénéfique pour les seniors, quel que soit leur état de santé général.

“Par contre, nous n’avons pas mesuré d’effets de l’activité physique sur le risque de fragilité”, précise le Dr Trombetti. L’activité physique diminue néanmoins le risque d’incapacité à se lever d’une chaise, une des composantes du syndrome de fragilité.

Ces résultats soulignent qu’une activité physique modérée peut être prescrite à tous les patients âgés, même ceux qui sont fragiles, et qu’elle leur apporte un réel bénéfice dans la prévention de la perte de mobilité et de la dépendance. L’étude a été publiée dans la revue Annals of Internal Medecine.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision