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Un militant palestinien jugé par un tribunal israélien

Issa Amro a fondé l'ONG "Youth against Settlements" (La jeunesse contre les colonies) à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée. Ici des soldats israéliens devant le Tombeau des Patriarches aussi appelé le sanctuaire d'Ibrahim situé dans la ville (archives). KEYSTONE/EPA/ABED AL HASHLAMOUN sda-ats

(Keystone-ATS) Le procès du militant palestinien Issa Amro a débuté dimanche, a constaté une journaliste de l’AFP. Accusé d’incitations à la violence, ce fondateur d’une ONG défendant les droits humains est jugé par un tribunal militaire israélien

Amnesty International avait qualifié en novembre de “sans fondement” les accusations portées contre Issa Amro, fondateur de l’ONG “Youth against Settlements” (La jeunesse contre les colonies) à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée.

Les audiences de son procès ont débuté devant le tribunal militaire israélien d’Ofer en Cisjordanie avec la comparution de deux soldats. Mais le tribunal a décidé de reporter la suite de la procédure au 22 octobre. En juin 2016, les autorités israéliennes avaient présenté 18 chefs d’accusation contre lui, selon Amnesty.

Comparaissant libre, ce militant de 37 ans a affirmé aux journalistes que ce procès était une “farce” et qu’il n’avait aucune confiance dans la justice militaire israélienne. Son avocate Gaby Lasky a déclaré que “les militaires israéliens ne vont pas arrêter les manifestations non violentes avec des armes, c’est pourquoi ils criminalisent la liberté de parole et de manifestation”.

Preuves

Un porte-parole de l’armée israélienne a pour sa part précisé que l’accusation disposait de preuves de la participation de Issa Amro à “des émeutes, des attaques contre des soldats, des appels à la violence et à empêcher les forces de sécurité de faire leur travail”.

Deux soldats ont présenté leur témoignage sur des manifestations ayant eu lieu le 26 février 2016. Issa Amro et Farid Al Atrash, un autre militant palestinien, sont accusés d’avoir “incité à la violence” lors de cette manifestation.

“Nous avons prouvé qu’il ne s’agissait pas d’une manifestation illégale et violente et on ne peut pas considérer que des slogans contre l’occupation israélienne constituent des incitations” à la violence, a affirmé Me Lasky.

“Prisonnier de conscience”

“Si Issa Amro est déclaré coupable, nous le considérerons comme un prisonnier de conscience”, avait pour sa part annoncé il y a quelques mois une responsable d’Amnesty, Magdalena Mughrabi.

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