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Un nouveau projet d’accord sur le climat présenté à Paris

(Keystone-ATS) Laurent Fabius a remis mercredi aux 195 pays participant à la conférence de Paris sur le climat un projet d’accord en progrès par rapport aux précédentes versions. Ce texte ne règle toutefois toujours pas les trois principaux points au coeur de la négociation.

“Le texte s’efforce de refléter les compromis naissants”, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères et président de la COP21, en présentant le nouveau document en séance plénière. Il a été ramené de 43 à 29 pages et les “trois quarts des points entre crochets”, c’est-à-dire non résolus, ont été supprimés, a-t-il ajouté.

Les équipes de la présidence française et les ministres facilitateurs ayant dirigé les groupes de travail thématiques depuis dimanche soir ont travaillé dans la nuit pour produire le document. La Suisse joue les facilitatrices dans le domaine des forêts, avec l’Equateur et la République démocratique du Congo (RDC).

“Nous avons progressé mais il reste encore pas mal de travail”, a résumé M. Fabius, qui compte toujours sur une adoption finale de l’accord vendredi à 18H00. “Il faut vous préparer à travailler cette nuit et demain”, a-t-il prévenu. Une nouvelle séance plénière était prévue à 20h00, avant une probable nuit de négociations.

Quelle ambition?

M. Fabius a précisé que restaient notamment à trancher les points relatifs à la “différenciation” (la modulation des efforts demandés aux pays selon leur niveau de développement), aux questions financières et au “niveau d’ambition” de l’accord. Ces trois volets sont depuis le début des négociations les plus difficiles à résoudre, tant ils se heurtent à nombre d’intérêts contradictoires.

En matière d’ambition, la nouvelle mouture, bien que nettement plus ramassée que les précédentes réintroduit même trois options concernant l’objectif de réchauffement climatique. La première stipule que les signataires s’engagent à contenir ce réchauffement “sous 2°C au-dessus des niveaux pré-industriels” à la fin du siècle.

Dans la deuxième, il s’agit de maintenir la hausse de température “bien en dessous de 2°C”, en préconisant des efforts supplémentaires. La troisième reprend l’objectif de 1,5°C demandé par les pays les plus vulnérables aux dérèglements climatiques.

Doublement de l’aide américaine

Autre sujet majeur de friction: l’aide financière aux pays du Sud pour faire face au réchauffement dont ils sont les premières victimes. Comment la comptabiliser (prêts, dons, public, privé)? et quels pays doivent contribuer?

Soucieux d’apporter une réponse à cette question qui pourrait bloquer les discussions, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a annoncé mercredi le doublement de l’aide américaine d’ici 2020 pour l’adaptation des pays au dérèglement climatique. En 2014, cette aide s’est élevée à 430 millions de dollars.

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