Un opposant azerbaïdjanais reçoit l’asile en Suisse
(Keystone-ATS) L’opposant azerbaïdjanais Emin Huseynov a reçu l’asile en Suisse. L’activiste, craignant pour sa vie, s’était réfugié dans l’ambassade de Suisse à Bakou à l’été 2014. Le conseiller fédéral Didier Burkhalter l’avait ramené dans ses valises.
Le journaliste et défenseur des droits humains avait pénétré dans l’ambassade à Bakou le 18 août 2014 en se faisant passer pour un citoyen suisse et avait pu échapper à la police azerbaïdjanaise. Berne avait autorisé cet homme de 35 ans à séjourner dans les locaux de son ambassade durant 10 mois “pour des raisons humanitaires”.
En juin dernier, la Suisse et l’Azerbaïdjan avaient pu trouver une solution et l’homme avait reçu une autorisation de voyager. Il avait alors pu rentrer en Suisse en compagnie du ministre des affaires étrangères Didier Burkhalter, en visite à Bakou à l’occasion des premiers Jeux européens.
Asile politique
M. Huseynov a reçu une décision positive du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) le 19 octobre, a déclaré mercredi à l’ats son avocat Marcel Bosonnet, revenant sur des informations des quotidiens alémaniques Tages-Anzeiger et Der Bund.
Le SEM ne justifie pas ses décisions prises en première instance. Mais au vu des circonstances, il semble clair que M. Huseynov a reçu l’asile pour des motifs politiques, a poursuivi l’avocat. Selon plusieurs organisations des droits humains, l’opposant a critiqué à plusieurs reprises le régime autocratique d’Ilham Aliev et craignait pour sa vie.
Avant sa fuite dans l’enceinte de l’ambassade suisse, Emin Huseynov devait être arrêté par Bakou sous de fallacieuses accusations de fraude fiscale, avait indiqué l’ONG Amnesty International.
Toute contestation publique du régime du président Ilham Aliev, au pouvoir depuis 2003 et réélu en 2013 pour un troisième mandat consécutif, provoque aussitôt, selon les associations de défense des droits humains, une réaction sévère des autorités de cette ex-république soviétique du Caucase.
