Un raid du régime sur Alep fait 30 morts dont plusieurs médecins

(Keystone-ATS) Les raids meurtriers menés par le régime syrien durant la nuit de mercredi à jeudi ont causé la mort de 30 personnes, selon un nouveau bilan de la défense civile. Parmi les victimes figure le dernier pédiatre exerçant dans les quartiers rebelles d’Alep.

Les frappes ont visé un hôpital et un bâtiment résidentiel à Soukkari, un quartier rebelle dans le sud de la grande ville septentrionale. Vingt civils dont cinq membres du personnel hospitalier et trois enfants ont trouvé la mort, selon les secouristes connus sous le nom de Casques blancs. Parmi les victimes figurent le pédiatre, un dentiste et trois infirmiers.

Dix corps supplémentaires retrouvés

Les raids aériens ont cessé quelques heures durant la nuit avant de reprendre jeudi vers 10h00 (8h00 en Suisse), a constaté un correspondant de l’AFP à Alep.

Avant la reprise des bombardements, les secouristes ont trouvé 10 autres corps sous les décombres de l’hôpital Al Quds et de l’immeuble mitoyen. “Nous ne pouvons pas les identifier. Certains sont carbonisés, d’autres n’ont plus de tête ou ont le visage totalement défiguré”, a indiqué à l’AFP un secouriste.

Quatre tués dans le secteur pro-régime

Dans le secteur gouvernemental de cette ville coupée en deux depuis juillet 2012, quatre personnes ont été tuées et quatre autres blessées dans les “attaques” rebelles, a indiqué l’agence officielle Sana. Elle n’a pas précisé quel type d’attaques mais généralement les insurgés tirent des obus d’artillerie et des roquettes sur ces quartiers.

Mercredi, au moins 10 personnes, dont un enfant, avaient été tués par des roquettes et des tirs de francs-tireurs dans les quartiers gouvernementaux, selon Sana.

Après une pause dans les combats à la suite d’un trêve mise en place le 27 février par les Etats-Unis et la Russie, les combats et bombardements ont repris avec une intensité redoublée à Alep depuis vendredi, provoquant la mort de plus de 100 civils.

Un mort toutes les 25 minutes

“Durant ces dernières 48 heures, un Syrien est mort toutes les 25 minutes”, a dénoncé mercredi soir l’émissaire de l’ONU Steffan de Mistura, en avertissant que la trêve était “en grand danger”.

Les organisations des droits de l’Homme ont condamné le régime et les rebelles ainsi que les djihadistes pour les tirs aveugles contre la population civile.

Plus de 270’000 personnes ont été tuées et des millions forcées de quitter leur domicile depuis le début du conflit il y a cinq ans.