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Un recours a été déposé contre l’EPR de Flamanville

La fermeture de Fessenheim (photo) est dépendante de la mise en service du site de Flamanville (archives) KEYSTONE/MARTIN RUETSCHI sda-ats

(Keystone-ATS) Huit associations, dont Greenpeace, annoncent avoir déposé un “recours gracieux” afin de contester le décret de création du réacteur nucléaire de l’EPR de Flamanville (Manche). La fermeture du site de Fessenheim est dépendante de la mise en service de Flamanville.

Ce recours déposé mardi auprès du premier ministre français Bernard Cazeneuve est la première étape avant un recours devant le Conseil d’Etat pour obtenir l’annulation du décret du 10 avril 2007, ont prévenu ces associations qui pointent des anomalies sur la cuve de l’EPR (réacteur nucléaire de troisième génération, ndlr).

“Les révélations de ces derniers mois montrent que les graves dysfonctionnements de l’usine Areva du Creusot, où ont été forgées de nombreuses pièces de l’EPR et en particulier sa cuve, étaient connus dès 2005 par EDF, Areva et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN)”, écrit l’Observatoire du nucléaire dans un communiqué.

Dans un communiqué distinct, l’ONG Greenpeace estime qu’il est “désormais établi qu’EDF et Areva ont dissimulé des informations au public pendant des années sur leur incapacité technique et financière à mener ce chantier”. Les associations remettent notamment en cause l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), “gravement impliquée”, selon elles, “dans ce scandale d”Etat” et “complice d’EDF et d’Areva”.

Faute majeure

“L’ASN a commis une faute majeure en décembre 2013 en autorisant EDF à installer la cuve de l’EPR dans le réacteur en chantier, malgré les informations qu’elle détenait déjà concernant les malfaçons de cette cuve”, estime l’Observatoire du nucléaire.

L’ASN a dévoilé en avril 2015 des anomalies dans l’acier de certaines zones du couvercle et du fond de cet équipement fabriqué par Areva dans sa forge du Creusot. Elle les a jugées suffisamment “sérieuses” pour obliger EDF, maître d’œuvre du chantier et futur exploitant de la centrale, à superviser depuis des tests sur quelque 1600 échantillons prélevés sur des pièces identiques.

EDF et Areva ont remis à l’ASN un dossier démontrant, selon eux, la viabilité de la cuve de Flamanville.

Fin mars, l’Autorité de sûreté nucléaire a annoncé qu’elle se prononcerait cet été sur la capacité de la cuve à résister aux irradiations et aux pressions intenses que la réaction nucléaire lui fera subir .

Destin lié

Le destin de la centrale nucléaire de Fessenheim, près de Bâle, est directement lié au devenir du site de Flamanville. Le décret autorisant la fermeture de Fessenheim a été publié le 9 avril dernier. Il stipule que “l’autorisation d’exploiter” Fessenheim sera abrogée “à compter de la date de mise en service de l’EPR de Flamanville”, en Normandie, censée intervenir au plus tôt en 2019.

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