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Un socialiste prend la présidence du Parlement

(Keystone-ATS) Le socialiste Eduardo Ferro Rodrigues a été élu vendredi à la présidence du Parlement portugais. A l’issue du vote, la gauche a affiché son unité face à la coalition de droite qui a remporté les élections, tout en perdant sa majorité absolue.

Lors d’un scrutin à bulletins secrets, Ferro Rodrigues a obtenu 120 voix sur les 230 que compte l’Assemblée. Le Parlement tenait sa première séance plénière, après les législatives du 4 octobre.

Le candidat rival proposé par les partis de la coalition de droite, Fernando Negrao, a obtenu 108 voix. Deux députés ont, par ailleurs, voté blanc.

Cette élection a fait figure de test pour l’union de la gauche. La formation politique est bien décidée à mettre un terme à la politique d’austérité budgétaire mise en oeuvre depuis 2011. Elle promet de faire tomber le futur gouvernement minoritaire de droite du Premier ministre Pedro Passos Coelho.

Arrivé deuxième aux élections, le Parti socialiste (PS) a assuré être en mesure de former un gouvernement “alternatif” soutenu par les formations de la gauche antilibérale. Mais les négociations une vue d’une telle alliance, inédite en 40 ans de démocratie au Portugal, ne sont pas encore bouclées.

L’entente de la gauche, forte de 122 députés au total, lui a déjà permis d’élire vendredi un socialiste à la tête du Parlement. Eduardo Ferro Rodrigues devient ainsi la deuxième personnalité dans la hiérarchie de l’Etat portugais.

Une première

“C’est la première fois que le président du Parlement n’est pas issu du parti qui a remporté les élections”, a regretté Luis Montenegro, le chef du groupe parlementaire du Parti social-démocrate de M. Passos Coelho.

M. Ferro Rodrigues, un économiste de 65 ans, était le chef du groupe parlementaire socialiste dans la précédente assemblée. Il a occupé plusieurs postes ministériels entre 1995 et 2002, en charge notamment de l’Emploi et de la Sécurité sociale, avant de devenir secrétaire général du PS de 2002 à 2004.

“Pas de leçon à recevoir”

Jeudi soir, en annonçant sa décision de reconduire M. Passos Coelho à la tête du gouvernement, le président conservateur Anibal Cavaco Silva a tiré à boulets rouges sur une éventuelle union de la gauche. Selon lui, cette “alternative incohérente” risque d’avoir des “conséquences financières, économiques et sociales bien plus graves” qu’un gouvernement de droite dont la stabilité n’est pas assurée.

Le Parti socialiste a répliqué en affirmant “ne pas avoir de leçon à recevoir du président ni de la droite”. Il a appelé son groupe parlementaire à faire tomber le futur gouvernement de M. Passos Coelho, comme l’avaient déjà fait le Bloc de gauche, le “Syriza” portugais, le Parti communiste et les Verts.

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