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Un tribunal allemand se penche sur la libération de l’espion suisse

Les avocats de l'espion suisse présumé ont déposé une demande de libération de leur client devant la Cour suprême fédérale de Karlsruhe, en Allemagne (photo symbolique). Keystone/DPA dpa/A3386/_ULI DECK sda-ats

(Keystone-ATS) L’affaire de l’espion suisse présumé, qui est en détention provisoire en Allemagne, a franchi une nouvelle étape. La Cour suprême fédérale de Karlsruhe (D) s’est penchée mercredi sur une demande de libération de l’agent secret, qui avait été arrêté fin avril.

Dans l’après-midi, l’examen était encore en cours, a indiqué un porte-parole de la Cour suprême, interrogé par l’ats, revenant sur une information du Blick qui annonçait cette échéance. Le porte-parole doit livrer de nouvelles informations à l’issue de l’examen.

Les autorités allemandes reprochent à l’espion présumé de 54 ans d’avoir été actif durant plus de cinq ans pour un service de renseignement étranger. Il est entre autres soupçonné d’avoir tenté de recruter une “taupe” au sein de l’administration fiscale de Rhénanie-du-Nord – Westphalie.

Les avocats du Suisse ont demandé début juin la levée du mandat d’arrêt. L’homme a certes “exécuté occasionnellement des petits mandats” du Service de renseignement de la Confédération (SRC), mais ceux-ci étaient “plutôt d’importance secondaire”, ont indiqué les défenseurs du Suisse dans une déclaration écrite remise à la Cour suprême fédérale de Karlsruhe.

Pour ces activités, l’agent a reçu du SRC “occasionnellement des sommes d’argent à quatre chiffres”, ajoutent les avocats. Mais les informations récoltées ne sont jamais allées à l’encontre des intérêts allemands. Le Suisse n’a en particulier jamais reçu de mandat, que ce soit de manière directe ou indirecte, pour recruter une source d’information au sein du fisc, relèvent les avocats.

Nombreuses zones d’ombre

De nombreuses questions restent sans réponse dans cette affaire. Celle-ci préoccupe non seulement les médias et les autorités directement impliquées, comme le SRC, mais l’autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération (MPC) s’en est aussi saisie.

Les enquêteurs allemands reprochent au MPC d’avoir, dans sa procédure pénale contre trois inspecteurs du fisc allemand pour soupçons de renseignements économiques, utilisé des informations récoltées par l’espion présumé.

L’autorité de surveillance a au contraire indiqué mi-mai que cette procédure ne repose pas sur des informations provenant du SRC. Le MPC a agi sans collaborer avec le SRC.

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