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Un Vaudois au Conseil fédéral 17 ans après le départ de Delamuraz

(Keystone-ATS) Le Vaudois Guy Parmelin accepte son élection au Conseil fédéral. Il réalise le souhait de son parti de voir deux représentants UDC au gouvernement.

Election après trois tours

Guy Parmelin succède à Eveline Widmer-Schlumpf. Le Vaudois l’a emporté à l’issue de trois tours de scrutins par 138 voix. La majorité absolue était fixée à 119 voix. Le Zougois Thomas Aeschi a obtenu 88 voix contre 11 pour le Tessinois Norman Gobbi.

Deuxième tour

Le Vaudois Guy Parmelin se place toujours en tête avec 117 voix devant le Zougois Thomas Aeschi, 78, et le Tessinois Norman Gobbi, 30. La majorité absolue était fixée à 120 voix.

Premier tour

Au premier tour, Guy Parmelin arrive en tête avec 90 voix devant Thomas Aeschi, 61, et Norman Gobbi, 50. Aucun candidat n’obtient la majorité absolue.

Le Schaffhousois Thomas Hurter a obtenu 22 voix au 1er tour. La Valaisanne Viola Amherd (PDC) en a recueilli 16.

Les chefs de groupe à la tribune

Les présidents, discrets pendant la matinée, sont montés à la tribune les uns après les autres avant le vote pour choisir le successeur à la PBD Eveline-Widmer Schlumpf. Plusieurs d’entre eux ont exprimé leur mécontentement devant les conditions dictées par l’UDC pour cette élection. D’autres ont exprimé les attentes de leur formation sur l’attitude que devrait adopter le prochain conseiller fédéral UDC, notamment dans le contexte tendu avec l’UE.

UDC: rétablir la concordance

L’UDC veut assumer ses responsabilités au Conseil fédéral, a déclaré son chef de groupe Adrian Amstutz à la tribune. Et le Bernois d’inviter l’Assemblée fédérale à rétablir la concordance.

La Suisse va devoir affronter de très gros défis, cela nécessite la stabilité et la concordance. Le “PS euh l’UDC”, s’est corrigé le chef du groupe sous les rires, est prête à assumer ses responsabilités.

Pour le PS, le siège destiné au centre

Pour le PS, le siège d’Eveline Widmer-Schlumpf revient au centre, a déclaré le chef de groupe Roger Nordmann. Déplorant qu’il n’ait pas été revendiqué par les partis concernés, les socialistes estiment que l’UDC ne se modérera pas au gouvernement.

Contrairement à ce qu’estime le PLR, il n’y a pas eu de crise institutionnelle ces huit dernières années, le Conseil fédéral a au contraire bien fonctionné, la crise s’était déroulée avant.

Le ticket présenté par l’UDC n’est pas du tout enthousiasmant, a ajouté le chef de groupe sans dire qui le PS soutiendra. La clause d’exclusion de l’UDC d’un élu non officiel est “scandaleuse et antidémocratique” car elle fait pression et tente de restreindre le choix de l’Assemblée fédérale. Le peuple a refusé une élection par le peuple, a rappelé le socialiste.

Le PLR opte pour le ticket UDC

Le chef du groupe parlementaire PLR Ignazio Cassis a appelé l’Assemblée fédérale à élire un des trois candidats présentés par l’UDC. “Il faut un retour de la concordance et de la stabilité.” Le parti laisse la liberté de vote à ses troupes au sein du ticket officiel.

“Il faut éviter les jeux politiques”, a déclaré à la tribune Ignazio Cassis. Il en va de la stabilité de la Suisse. Car de grands défis attendent le pays, en matière économique ou de sécurité.

Le Tessinois a encore critiqué la clause d’exclusion dans les statuts de l’UDC, prévue en cas d’acceptation d’une élection par un candidat hors ticket. “Cette clause est incompatible avec les valeurs de liberté de respect de la Constitution que dit défendre l’UDC.”

Le groupe PDC derrière les candidats officiels

Le groupe PDC soutient aussi les candidats officiels de l’UDC. Il appelle toutefois la formation de droite à prendre ses responsabilités et à renoncer à sa clause d’exclusion contraire à la constitution fédérale.

Seule une personne respectant la concordance peut être élue, a souligné le chef du groupe Filippo Lombardi. Et de préciser que la concordance impliquait aussi le respect des principes de base de l’Etat de droit et recherche du compromis.

De leur côté, les Verts ont réaffirmé ne vouloir donner aucune de leur voix aux candidats de l’UDC. Les Vert’libéraux offrent un soutien divisé au Tessinois Norman Gobbi. Le PBD laisse lui la liberté de vote à ses membres, car les trois candidats de l’UDC ne présentent pas de différences décisives.

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