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Une copie de la table du Traité de Lausanne interroge la neutralité

(Keystone-ATS) La jeune artiste kurde Mirkan Deniz a déposé mardi devant le Palais de Rumine une copie de la table sur laquelle a été signé en 1923 le Traité de Lausanne. Ce texte a redessiné la Turquie, mais il signifie aussi le déchirement du peuple kurde.

“Avec cette table, on veut faire réfléchir le public et les politiciens. Ce qui s’est passé à Lausanne en 1923 est quelque chose d’important, avec des conséquences importantes jusqu’à aujourd’hui pour le Kurdistan et le peuple arménien”, déclare Mirkan Deniz, à côté de sa table sur la place de la Riponne.

“Les gens de Lausanne ou de Suisse ne savent pas cette histoire. Tout cela a été oublié”, poursuit l’artiste de 25 ans établie en Suisse depuis 5 ans. En 2008, la table historique a été donnée en cadeau par le président de la Confédération Pascal Couchepin au président turc Abdullah Gül. Le Valaisan estimait que si elle avait beaucoup de valeur pour la Turquie, elle n’en avait que peu pour la Suisse.

Mirkan Deniz ne partage pas cet avis. Son action “artistique et critique” doit rappeler que la Suisse a une responsabilité historique et qu’elle doit s’interroger sur sa tradition de neutralité. Le Traité de Lausanne a-t-il contribué à la paix ou est-il à l’origine de nouveaux conflits qui durent et tuent encore aujourd’hui ?

Il faut peut-être voir l’histoire sous un nouvel angle et garder vivant le passé, suggère Mirkan Deniz. La table a été rangée pour l’heure dans le Palais de Rumine, alors que l’artiste voulait qu’elle retrouve sa place historique de 1923.

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