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Une croissance de 1,2% attendue cette année en Suisse, 1,7% en 2017

"Un échec des négociations avec l'UE sur les quotas d'immigration fait peser un risque sérieux sur l'économie", écrit l'OCDE dans ses prévisions publiées mercredi à l'occasion de sa réunion ministérielle à Paris. KEYSTONE/EPA DPA/FREDERIK VON ERICHSEN sda-ats

(Keystone-ATS) L’OCDE prévoit le “rétablissement” cette année de l’économie suisse. Après une croissance “morose” l’an passé, l’activité devrait progresser de 1,2% cette année et de 1,7% en 2017. L’institution alerte sur les risques “sérieux” d’un échec des négociations avec l’UE.

“Après une croissance faible en 2015, l’activité économique devrait se raffermir graduellement”, assure l’institution économique dans ses prévisions publiées à l’occasion de sa réunion ministérielle à Paris. Selon elle, la demande intérieure est “soutenue par les taux d’intérêt négatifs et la progression des salaires réels”.

Stabilisation du franc suisse

Les effets négatifs de la forte appréciation du franc suisse en janvier 2015 “s’estompent”. La stabilité du taux de change depuis l’été dernier “a contribué à un rebond des exportations”, a expliqué l’OCDE. Selon elle, la Suisse devrait du coup enregistrer une croissance de 1,2% cette année, contre 0,9% en 2015. L’an prochain elle devrait s’élever à 1,7%.

Elle prévient toutefois que l’économie suisse pourrait être pénalisée par une croissance mondiale “molle” qui ne devrait pas dépasser les 3% cette année. “Une reprise mondiale toujours atone, surtout en Europe, pénaliserait la croissance”, explique l’organisation.

Le risque “sérieux” européen

“Des turbulences en Europe ou de nouvelles mesures d’assouplissement monétaire de la part de la BCE créeraient des tensions sur le franc suisse et freineraient les exportations”, prévient l’OCDE.

Elle voit toutefois un autre danger dans les négociations entre la Suisse et l’Union européenne (UE) sur la libre circulation des personnes. “Un échec des négociations avec l’UE sur les quotas d’immigration fait peser un risque sérieux sur l’économie”, écrit-elle.

Pour l’organisation, “la vigilance reste de mise sur le marché du logement”. Selon elle, le niveau des emprunts hypothécaires “est extrêmement élevé, même si les coûts d’emprunt resteront très bas dans un avenir prévisible”.

L’OCDE pointe aussi “la faible progression” de la productivité au cours de la dernière décennie, bien qu’elle soit élevée. Cette situation “appelle une intervention énergique”, estime-t-elle.

Améliorer l’emploi féminin

L’organisation préconise aussi le renforcement de la concurrence dans les secteurs des télécommunications et de l’énergie. Elle plaide pour une réduction des aides à l’agriculture et la conclusion de nouveaux accords de libre-échange.

Selon l’OCDE, les perspectives de croissance seraient meilleures “si davantage de femmes, qui sont actuellement nombreuses à travailler à temps partiel, participaient pleinement à la population active et à l’emploi marchand”. Pour y parvenir, elle préconise différentes solutions: réduire le coût de la garde d’enfants ou réformer l’imposition des familles.

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