Une différence génétique permet à certains de résister au VIH
(Keystone-ATS) Lausanne – De minuscules différences génétiques rendent certaines personnes résistantes au virus du sida. Les scientifiques à l’origine de cette découverte, dont des chercheurs de l’Université de Lausanne, espèrent désormais pouvoir développer de nouvelles thérapies contre le VIH.
Une personne sur 300 est capable de garder le virus sous contrôle sans consommer de médicaments. Le système immunitaire de ces rares chanceux leur permet de faire cesser la reproduction de l’agent pathogène et empêche ainsi le sida de se déclarer.
Un projet mené par l’Université de Lausanne et d’autres chercheurs internationaux a trouvé l’explication à ce phénomène. Publiée dans la dernière édition du magazine “Science”, leur étude révèle que c’est une toute petite différence dans le génome humain qui permet de résister à la maladie.
Cette variante génétique conduit à une modification de la protéine HLA-B. Grâce à cette différence, les virus à l’intérieur des cellules sont reconnus et amenés dans la membrane. La cellule ainsi marquée est ensuite repérée par les cellules tueuses naturelles du corps et éliminée avant que le virus ne se propage.
Selon les chercheurs, cette modification conduit également la protéine à mieux repérer certaines parties du VIH. Que l’on sache désormais exactement quel composant de quelle protéine est nécessaire pour que le corps puisse se défendre contre le virus du sida est considéré par les scientifiques comme un énorme pas en avant.
“Cette découverte ouvre des pistes pour trouver de nouveaux vaccins”, écrit jeudi l’Université de Lausanne. Le chemin à parcourir avant l’injection d’un vaccin est encore long, prévient toutefois Bruce Walker, directeur de la recherche du Massachussets General Hospital à Boston.
Pour traquer cette variante génétique, les chercheurs ont analysé l’ADN de quelque 1000 personnes séropositives qui ont le virus naturellement sous contrôle. Ils l’ont ensuite comparé à celui de 2600 personnes qui n’ont pas cette résistance naturelle contre la maladie.
