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Une douzaine de contrôleurs aériens malades après le jugement du TF

Une douzaine de contrôleurs aériens ont été annoncés malades après la condamnation de l'un des leurs (photo symbolique). KEYSTONE/TI-PRESS/ALESSANDRO CRINARI sda-ats

(Keystone-ATS) Une douzaine de contrôleurs aériens de Skyguide se sont annoncés malades un jour après le jugement du Tribunal fédéral confirmant la condamnation de l’un des leurs. Ils ne se sentaient pas en mesure d’assurer leur service.

“Quand un contrôleur aérien ne se sent pas bien, il ne travaille pas”, a indiqué vendredi le porte-parole de Skyguide Vladi Barrosa, en réaction à un article publié par le Tages-Anzeiger. Cette règle s’inscrit dans le concept de sécurité de la navigation aérienne suisse. Un contrôleur aérien doit se concentrer sur son travail.

Il ne s’agit pas d’une action de protestation contre le jugement du TF, a déclaré Vladi Barrosa à Keystone-ATS. Le jugement concerne un incident survenu en mai 2013 qui n’a provoqué aucun dégât.

Contrôleurs déstabilisés

C’est la première fois en Suisse qu’un contrôleur aérien fait l’objet d’une condamnation définitive dans le cadre d’une procédure pénale. C’est troublant et déstabilisant pour les contrôleurs aériens. Plusieurs d’entre eux ont consulté le service d’assistance. Celui-ci a pour fonction de les soutenir, notamment dans la gestion du stress.

Le nombre “absolument inhabituel” de malades a provoqué un manque de personnel. C’est pourquoi la capacité maximale du trafic dans l’espace aérien a été réduite. Le nombre d’atterrissages et de décollages a été réduit de 10% à Genève et à Zurich.

Quelques minutes de retard

Cette mesure a été levée vendredi après-midi après l’entrée en service de contrôleurs aériens de réserve. La réduction du trafic a surtout touché les avions qui ne font que survoler la Suisse. Dans les aéroports, elle a provoqué des retards de quelques minutes seulement, souligne Skyguide.

Jeudi, le TF a confirmé la condamnation d’un contrôleur aérien de Skyguide pour perturbation par négligence des transports publics, une première en Suisse. Skyguide a fait part de sa déception.

Dans son jugement, le TF constate que le contrôleur aérien a créé une menace concrète et violé son devoir de surveillance. Le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone l’avait condamné en mai 2018 à une peine pécuniaire avec sursis de 60 jours-amende à 300 francs (18’000 francs).

Incident en mai 2013

En mai 2013, un avion irlandais de Ryanair a demandé à la tour de contrôle de Zurich de monter à une autre altitude pour éviter des turbulences. Le pilote a omis de s’identifier et le contrôleur aérien ne le lui a pas demandé. Le contrôleur a alors donné l’autorisation à un autre avion de Ryanair, dont le pilote n’a pas réagi.

Le premier pilote a alors remercié pour l’autorisation de monter. Lorsqu’il a commencé à prendre de l’altitude, le système d’alerte au sol s’est déclenché en raison d’un conflit imminent avec un avion portugais de TAP.

Au moment de l’incident, les deux avions se trouvaient à une distance horizontale de 1,5 km et verticale de 198 m. Les prescriptions prévoient 9,3 km et 305 m.

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