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Une exoplanète de densité identique à la Terre

(Keystone-ATS) L’exoplanète Kepler-78b a beau être un enfer avec sa température de 1500 à 3000 °C, elle a un petit goût de paradis pour les astronomes. Deux équipes de chercheurs, dont une avec participation suisse, viennent de découvrir que sa taille et sa composition sont sensiblement identiques à la Terre.

Cette presque jumelle de notre planète ne sera jamais habitable par l’homme, mais elle renforce l’espoir de pouvoir un jour trouver une “Terre bis” parmi les milliards d’exoplanètes cachées dans notre galaxie.

Lancé en 2009 par la Nasa, le télescope spatial Kepler a découvert durant sa mission plusieurs milliers de candidates possibles, des planètes telluriques, c’est-à-dire rocheuses. Mais s’il est relativement facile d’en déterminer la taille, il est beaucoup plus compliqué de connaître leurs caractéristiques.

Décelée en mai dernier, Kepler-78b déroge à la règle car elle orbite très près de son soleil – d’où sa température infernale -, dont elle fait le tour en seulement huit heures et demie. Une bizarrerie qui a permis à deux équipes distinctes – européenne et américaine – d’observer avec précision l’exoplanète et d’en calculer la masse, comprise entre 1,69 et 1,86 fois celle de la Terre.

Cela lui donne une densité presque identique à celle de la Terre, soit environ 5,5 grammes par centimètre cube. Or une telle densité indique que Kepler-78b, à l’instar de notre planète, est probablement constituée de roches et de fer, avec une surface en fusion, selon ces travaux concordants publiés mercredi par la revue britannique “Nature”.

La moitié du ciel

“Sur cette planète magmatique, le soleil remplit la moitié du ciel”, a expliqué l’ats Francesco Pepe, de l’Université de Genève, premier auteur de l’étude européenne. Il s’agit de la plus petite exoplanète dont la taille et la masse soient connues.

Même si en l’état actuel des connaissances, il n’y a aucune chance qu’une quelconque forme de vie y prospère, “Kepler-78b est un signe encourageant dans la quête de mondes habitables hors de notre système solaire”, résume Drake Deming, astronome à l’Université américaine du Maryland, dans un commentaire séparé publié par “Nature”.

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