Des perspectives suisses en 10 langues

Une influente commission britannique contre des frappes en Syrie

(Keystone-ATS) La commission parlementaire britannique des affaires étrangères s’est prononcée mardi contre des frappes en Syrie. Elle estime, dans un rapport, que Londres devrait plutôt se concentrer sur les efforts diplomatiques pour y ramener la paix.

“Nous pensons qu’il ne devrait pas y avoir d’extension de l’action militaire britannique à la Syrie sans une stratégie internationale cohérente qui aurait des chances réalistes de vaincre l’Etat islamique et de mettre fin à la guerre civile en Syrie”, estiment les membres de cette commission.

Simultanément à cette annonce, plusieurs journaux britanniques, dont le Times et le Guardian, assuraient mardi que le Premier ministre David Cameron avait renoncé à soumettre la question à un nouveau vote de la Chambre des Communes, faute d’un soutien assez large au sein de son camp et de l’opposition.

Mais cette allégation a été démentie par les services de M. Cameron. “La position du Premier ministre n’a pas changé. Il a répété qu’il y aurait un retour devant la Chambre sur cette question uniquement dans le cas où il y aurait un consensus clair et c’est toujours le cas”, a indiqué une source au sein du 10, Downing Street.

“Le Royaume-Uni reste déterminé à utiliser tous les outils disponibles pour sauver des vies et créer les conditions pour (rétablir) la paix en Irak et en Syrie”, a réagi le ministre des affaires étrangères Philip Hammond, soulignant que son pays agit à la fois sur les plans diplomatique, humanitaire et militaire.

Etroite majorité

A la fin de l’été 2013, David Cameron n’avait pas réussi à obtenir l’assentiment du parlement pour des frappes en Syrie. Échaudé par cette défaite, il a depuis toujours déclaré qu’il ne soumettrait de nouveau une telle proposition au vote qu’en étant sûr du soutien d’une large majorité des députés.

Or, le Premier ministre britannique ne dispose que d’une étroite majorité aux Communes. Certains membres de son camp étant opposés aux frappes en Syrie, il sait qu’il ne peut obtenir l’aval de Westminster sans le soutien de l’opposition.

Actuellement, l’armée britannique effectue des frappes contre le groupe Etat islamique en Irak dans le cadre de la coalition internationale menée par les Etats-Unis. Des frappes que le Premier ministre David Cameron aimerait étendre à la Syrie.

Paris répondra du tac au tac

François Hollande s’est aussi exprimé mardi sur la Syrie. Pour le président français, son pays frappera chaque fois qu’il aura des informations sur des personnes susceptibles de le menacer. Le locataire de l’Elysée a en outre estimé que les conditions pour des élections en Syrie n’étaient pas réunies et que le président Bachar al-Assad ne devrait quoi qu’il arrive pas pouvoir se présenter.

Les autorités françaises doivent organiser ce jeudi un conseil de défense consacré précisément à l’engagement militaire en Syrie.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision