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Une mission scientifique en route vers l’iceberg A68

Le vêlage de ce méga-iceberg est une occasion unique d'étudier l'écosystème marin dissimulé depuis près de 120'000 ans sous l'épaisse couche de glace (archives). KEYSTONE/EPA GERMAN AEROSPACE CENTER sda-ats

(Keystone-ATS) Une équipe internationale de scientifiques, emmenée par le Centre de recherches britannique de l’Antarctique (BAS), a quitté les îles Malouines mercredi. Sa mission: étudier l’écosystème révélé par la séparation du méga-iceberg A68 en Antarctique.

Cette mission est la première depuis que l’iceberg, un géant de mille milliards de tonnes, s’est détaché en juillet 2017 de la plate-forme glaciaire Larsen C, collée à la péninsule antarctique, a précisé le BAS dans un communiqué. Elle offre une “opportunité unique” d’étudier l’écosystème marin dissimulé depuis près de 120’000 ans sous l’épaisse couche de glace.

Et le temps presse, a fait valoir la biologiste marine Katrin Linse, qui dirige la mission qui doit durer trois semaines. “Il est important que nous arrivions là-bas rapidement avant que l’environnement sous-marin ne change sous l’effet de l’entrée des rayons de soleil dans l’eau et que de nouvelles espèces ne commencent à coloniser” l’espace, explique-t-elle dans ce communiqué.

Les scientifiques vont explorer la zone et prélever des animaux des fonds marins, des microbes, du plancton, des sédiments et des échantillons d’eau. Leur objectif: dresser le portrait de la vie sous la calotte de glace et ainsi disposer de repères pour observer les changements qui vont s’opérer, dans un contexte de réchauffement climatique qui inquiète les scientifiques.

Occasion sans précédent

“Le vêlage (la séparation) de l’A68 offre une occasion sans précédent d’établir un programme de recherche interdisciplinaire dans cette région au climat fragile”, a souligné le directeur scientifique du BAS, David Vaughan. “Il est temps maintenant de se préoccuper des questions fondamentales de pérennité des plateaux continentaux polaires soumis au changement climatique”, a-t-il ajouté.

La formation des icebergs est un processus naturel, que le réchauffement de l’air comme des océans contribue cependant à accélérer, soulignent les scientifiques. Or le Larsen C est situé dans l’ouest de l’Antarctique qui est une des régions du globe se réchauffant le plus rapidement.

Le périple pour atteindre la zone dégagée par la séparation de l’iceberg A68, qui mesure quatre fois Londres et 55 fois Paris, ne sera pas de tout repos, a souligné David Vaughan, soulignant que le “Larsen C est loin au sud et qu’il y a beaucoup de glace de mer dans la zone”.

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