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Une personne sur 113 dans le monde est un réfugié ou un déplacé

Filippo Grandi est inquiet même si le nombre de réfugiés ou de déplacés dans le monde n'a que légèrement augmenté. KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) Le nombre de réfugiés et de déplacés dans le monde a encore augmenté de 300’000 en 2016 pour atteindre 65,6 millions de personnes, une sur 113. Le Haut Commissaire est inquiet et souhaite que les Etats-Unis reviennent sur la réduction annoncée des réinstallations.

“L’absence de recul ou une légère augmentation est une mauvaise nouvelle”, a estimé devant la presse à Genève Filippo Grandi qui dénonce une situation “inacceptable”. Au total, deux tiers sont des déplacés internes, nombre en légère diminution, et un tiers des réfugiés, selon le rapport du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) publié lundi.

Près d’un tiers des personnes qui ont dû fuire sont des enfants qui constituent notamment la moitié des réfugiés. Plus de 80% se trouvent dans les pays en développement. La Syrie reste le pays le plus touché avec 12 millions de déplacés, dont plus de 5 millions de réfugiés. Mais le Soudan du Sud constitue la crise qui s’étend “le plus rapidement”, a rappelé le Haut Commissaire qui se rendra dans la région cette semaine.

Près de 1,5 million de personnes ont fui en 2016 ce pays affecté par un conflit et une famine. Et 500’000 autres au moins ont suivi depuis début janvier. Avec deux autres pays, la Syrie et le Soudan du Sud totalisent plus de la moitié des réfugiés constatés dans le monde.

Deux fois plus de demandes d’asile en Allemagne

Et Syrie, Irak et Colombie sont confrontés au plus grand nombre de déplacés, dont trois quarts se trouvent dans 10 pays. Par ailleurs, près de 7 millions de personnes, surtout des déplacés, sont rentrées dans leurs pays mais plus de 10 millions sont parties.

Les pays du nord sont également touchés. Plus de 2 millions de demandes d’asile ont été lancées en 2016, dont environ 600’000 en Allemagne, deux fois plus que l’année précédente. “Si les lois deviennent plus restrictives”, il sera “plus difficile” de demander à des pays avec moins de ressources d’accueillir davantage de réfugiés, dit le Haut Commissaire.

M. Grandi souhaite que l’administration du président américain Donald Trump va réviser la réduction de réinstallations prévue. Même si les Etats-Unis diminuent à 50’000 leur nombre comme attendu, contre un volume jamais atteint d’environ 110’000 sous la précédente administration, ils resteront encore le pays le plus important sur cette question. En 2016, près de 40 pays ont offert plus de 189’000 places de réinstallation.

1,5 milliard de dollars donné par les Etats-Unis

Et ils sont toujours aussi le principal contributeur du HCR avec 1,5 milliard de dollars, même si aucune indication n’a été donnée sur le financement attendu pour 2018. Cette politique américaine n’a toutefois pas eu d’impact sur l’attitude d’autres Etats, explique M. Grandi.

L’appel du HCR pour 2017 pour les réfugiés dans les pays voisins de la Syrie n’est financé qu’à moins d’un quart. “Nous ne pouvons plus faire” autant d’assistance que prévu en matière de nourriture ou de médicaments mais aussi à plus long terme, a dit encore M. Grandi. Sur la crise liée au Soudan du Sud, le financement est encore moins important.

Le HCR suit également avec une forte attention la situation au Venezuela. Un “nombre considérable” de citoyens de ce pays se sont réfugiés dans le nord du Brésil en raison de la crise politique, dit aussi M. Grandi.

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