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Une place de passage pour les Yéniches prévue au Mont-sur-Lausanne

Environ 160 personnes se sont réunies dans une salle du Mont-sur-Lausanne (VD), commune qui devrait accueillir une aire d'accueil provisoire pour les Yéniches. KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) Les gens du voyage suisses devraient disposer d’une place de passage au Mont-sur-Lausanne (VD) dès le printemps 2019. Le projet, mis prochainement à l’enquête, doit permettre d’accueillir une quinzaine de convois de mars à octobre.

C’est devant une salle comble du Mont que les autorités, Yéniches et policiers ont présenté mardi soir ce projet discuté de longue date dans le canton. Concrètement, cette aire d’environ 2’700 m2, propriété de l’Etat située dans la zone industrielle En Budron, pourra accueillir une quinzaine de convois, soit environ cinquante personnes durant sa période d’ouverture.

“Le reste de l’année, elle sera fermée par une clôture”, a expliqué le préfet Etienne Roy, médiateur cantonal pour les gens du voyage, à des habitants inquiets que d’autres communautés squattent ce terrain. Sur cette parcelle, des toilettes, des douches et un local technique sont par ailleurs prévus.

Des toilettes et des douches

Si la commune du Mont-sur-Lausanne n’ouvrira pas son porte-monnaie pour ce projet, les différents aménagements ont toutefois un coût: environ 660’000 francs. Outre le canton, l’Office fédéral de la culture déboursera 150’000 francs et la Fondation “Assurer l’avenir des gens du voyage suisses” 15’000 francs.

Reste que s’il passe, le plan d’affectation cantonal, réalisé en partenariat avec la Municipalité et la communauté des Yéniches, n’est pas pérenne. La conseillère d’Etat Béatrice Métraux a ainsi précisé que sa durée devrait être “de quelques années” sachant qu’un contournement routier est prévu à terme sur ce site et qu’il est clairement prioritaire sur cette aire.

Sa durée de vie reste néanmoins floue. Les autorités communales ont en effet révélé qu’il faudrait probablement attendre l’horizon 2040 pour que cette route très attendue des habitants et des industries locales voie le jour.

Amalgame

Au micro, canton, commune, forces de l’ordre et représentant de la communauté yéniche ont par ailleurs tenu à insister: entre gens du voyage suisses et gens du voyage étrangers, la situation n’est pas du tout la même. “Ce sont deux communautés qui n’ont pas les mêmes modes de vie, qui ne se côtoient pas”. Et cette zone est uniquement destinée aux Yéniches.

“Cessez cet amalgame, il n’y a pas problème avec nous”, a lâché leur porte-parole Albert Barras. Il rebondissait aux inévitables questions sur les vols de poule et déprédations potentielles.

Minorité nationale

Les Yéniches, minorité nationale reconnue, paient des impôts, font leur service militaire, règlent leur consommation d’eau et d’électricité. “Ils sont comme nous à l’exception du nomadisme”, a défendu d’emblée le syndic PLR Jean-Pierre Sueur. En Suisse, on estime leur nombre à environ 30’000 personnes. La mise à l’enquête débutera le 7 décembre prochain.

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