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Une vie déréglée aurait un impact sur les maladies métaboliques

Selon des chercheurs genevois, faire subir à son corps des perturbations à répétition de son rythme biologique, comme de longs voyages en avion, pourrait faciliter l'apparition du diabète. KEYSTONE/MARTIN RUETSCHI sda-ats

(Keystone-ATS) Le travail de nuit, la multiplication de longs voyages en avion ou une vie de noctambule ne sont pas sans conséquence sur la santé. Une équipe de scientifiques genevois a découvert qu’un dérèglement de l’horloge circadienne favoriserait l’apparition du diabète.

Les chercheurs ont étudié le rythme des cellules alpha et bêta du pancréas. Les premières produisent du glucagon, entraînant une hausse de la glycémie, alors que les secondes fabriquent l’insuline, qui permet de faire baisser le taux de sucre dans le sang, a rappelé lundi l’Université de Genève (UNIGE).

Les deux types de cellules ont été étudiés séparément sur des souris. Les chercheurs de l’UNIGE et des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont alors découvert que les horloges des cellules alpha et bêta sont légèrement distinctes. Une adaptation précise et performante aux états de jeûne et d’alimentation est ainsi possible.

Attention au dérèglement

Une désynchronisation de ces horloges cellulaires pourrait donc perturber la sécrétion hormonale et l’homéostasie énergétique, le taux de sucre dans le sang n’étant plus constant au fil du temps. Ce déséquilibre favoriserait ensuite l’apparition de maladies métaboliques telles que le diabète et l’obésité.

Au cours de leurs expériences, les chercheurs ont pu vérifier cette hypothèse. Les souris, dont les îlots du pancréas étaient dépourvus d’horloge cellulaire, ont rapidement développé un diabète de type 2. La perturbation des rythmes a été suffisante pour empêcher une sécrétion hormonale normale et l’équilibre glycémique.

La désynchronisation entre les horloges internes et l’équilibre jour-nuit induit un déséquilibre métabolique général. Elle expliquerait pourquoi les gens travaillant de nuit, par exemple, sont plus susceptibles de souffrir de troubles métaboliques, quand bien même ils dormiraient autant que les autres pendant la journée.

Espoirs de thérapies

Les scientifiques doivent encore valider leurs résultats avec des études combinées sur des rongeurs et des îlots pancréatiques humains. Leur but est de prouver que les horloges biologiques des patients souffrant de maladies métaboliques sont perturbées. Des approches thérapeutiques pourraient ensuite être développées, concluent les chercheurs dans la revue Genes and Development.

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