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Unia dénonce des conditions “scandaleuses” sur des chantiers

(Keystone-ATS) Travailler sur des chantiers lors de conditions météorologiques particulièrement dures relève du scandale, dénonce Unia. Le syndicat avance ses propositions pour remédier à cette situation en Suisse. La santé des ouvriers est en jeu, selon lui.

Malgré des alertes météo ces derniers jours à cause du froid et de la bise, des ouvriers ont dû travailler. Un grand chantier Implenia à Yverdon (VD) est “l’exemple à ne pas suivre”, affirme le secrétaire syndical Jéronimo de Sousa. Seule réponse patronale: “A -5 degrés, on peut bétonner”, relate le responsable, indigné.

La rentabilité passe avant la santé de travailleurs, déplore Pietro Carobbio, responsable du secteur de la construction à Unia Vaud. A la veille de renégociations en mars de la convention collective et de l’assurance intempéries, le syndicat demande l’établissement de critères clairs qui permettent de définir quand il faut arrêter de travailler et comment sont compensés les jours d’interruption.

Des vies en jeu

Des travailleurs ont témoigné des conditions extrêmes dans lesquelles ils se trouvent parfois. “La santé ou le rendement, c’est le quotidien pour nous. On n’est pas contre les patrons, mais c’est ma vie”, explique un maçon. Un grutier dénonce pour sa part les risques pris malgré des rafales de bise et parle d’un collègue menacé de licenciement parce qu’il a refusé de monter dans sa grue.

Les pressions sont énormes pour l’aboutissement des travaux. Les pénalités en cas de retard peuvent atteindre des dizaines de milliers de francs, relève Unia. Aujourd’hui, les travailleurs doivent être totalement flexibles. Ils font les frais de “ce stress permanent”.

Fin du flou

Face à cette situation, le syndicat Unia veut la fin du “flou” qui entoure la notion d’intempéries. Il cite en exemple le modèle autrichien qui fixe le froid ressenti ou la quantité de pluie ou de neige pour que l’arrêt du travail soit décidé.

Jeudi, le syndicat est parvenu à interrompre deux importants chantiers à Zurich, dont le plus gros de la ville. Mais Unia ne veut plus de perte de salaire en cas d’intempérie. Une compensation devrait être possible avec les heures variables pour les courts arrêts si les heures ne peuvent pas être payées par le chômage.

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