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Vaud Oenotourisme a réussi à fédérer les acteurs du secteur

Vaud Oenotourisme, projet lancé il y a cinq ans, fonctionne à la satisfaction des différents acteurs (photo prétexte). KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) Bilan positif pour le projet Vaud Oenotourisme initié il y a cinq ans. Le succès croissant de différents événements tels que les caves ouvertes ou les balades gourmandes le prouvent. Prochaine étape: faire de la Suisse une destination oenotouristique à part entière.

Des régions telles que l’Alsace ou le Bordelais marient avantageusement le tourisme et la production viticole locale. Leur exemple a inspiré le conseiller d’Etat Philippe Leuba en charge de l’économie. Il a alors imaginé implanter ce concept dans le canton de Vaud, a-t-il rappelé, revenant lundi sur la naissance du projet lors d’une conférence de presse à Echallens (VD).

Celui-ci est né du contexte politique vaudois 2011-2012. A l’époque, le milieu vitivinicole souffrait des suites de la crise de 2008, de l’importation massive de vins étrangers et du tourisme d’achat, a expliqué à Keystone-ATS Yann Stucki, chef du projet Vaud Oenotourisme. En 2014, suite à plusieurs interventions, le Grand Conseil vaudois a accepté un crédit-cadre de 2,5 millions pour développer le secteur.

Fédérer l’offre

Le projet a cherché à fédérer l’offre de l’hôtellerie/restauration, du tourisme, des vignerons, des producteurs de produits du terroir et de la culture. Une certification a été mise sur pied pour former à la gestion de projet, donner des impulsions à des entreprises ou prestataires et les mettre en réseau.

Au total, grâce aux fonds de l’Etat de Vaud, des filières et du fond Innotour de la Confédération, près de six millions ont été investis dans ce projet d’envergure. Un site internet et un journal ont été créés. La charte de l’association a été paraphée par plus de 430 signataires.

Plus de 100 produits

A ce jour, plus de 100 produits commercialisables ont été créés. Par exemple, celui de la cave Badoux à Aigle qui emmène ses oenotouristes à travers les vignes avec des vélos électriques. Ou “la verrée vaudoise” du Château de Chillon qui couple visite et dégustation.

Huit balades œnotouristiques ont vu le jour dans le canton, sans oublier la mise sur pied des Pintes ouvertes cantonales. Autre réalisation concrète, l’intégration de la ville de Lausanne au réseau “Great Wine Capitals” qui permet non seulement au canton de Vaud mais également aux autres cantons viticoles de bénéficier d’une plate-forme internationale auprès d’un public-cible privilégié.

Un vrai secteur économique

Si l’oenotourisme existait déjà à l’échelle individuelle, Vaud a été le premier canton suisse à parier sur un développement coordonné, a observé M. Stucki.”Rester dans sa cave ne suffit plus. L’oenotourisme permet de se réinventer à l’heure où la qualité du vin augmente en Suisse et que sa consommation baisse”.

Ce n’est pas un marché de niche, mais un vrai secteur économique, susceptible de rassembler des corporations et des chapelles qui s’ignoraient jusque-là, disait Paul Dubrule, cofondateur de la chaîne internationale ACCOR, cité par Yann Stucki.

Action à pérenniser et à étendre

Les filières qui ont participé activement au développement du projet (Office du tourisme du canton de Vaud, Office des vins vaudois, GastroVaud, Association romande des hôteliers, Prométerre, Vaud Terroir) ont décidé de constituer une association post-projet. Son objectif: pérenniser les actions de Vaud Oenotourisme et les faire fructifier.

La prochaine étape, déjà en cours, c’est que ce modèle d’affaires puisse être repris par les autres cantons et implanté dans toute la Suisse, relève M. Stucki. Il faut fédérer l’offre, l’optimiser au niveau national. “Il existe des merveilles dans le pays à découvrir et à faire connaître dans le monde”.

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