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VIH: le nombre de cas déclarés a atteint un plus bas historique

Pour l'OFSP, il est plus que jamais nécessaire de suivre les règles d'une sexualité sans danger, comprenant notamment l'usage du préservatif pour toute pénétration. KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER sda-ats

(Keystone-ATS) Le VIH recule en Suisse: en 2017, 445 nouveaux cas ont été déclarés à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), soit une baisse de 16% par rapport à 2016. L’augmentation du dépistage et un traitement plus précoce ont permis d’atteindre ce plus bas historique.

Dans un communiqué diffusé lundi, l’OFSP explique également ce résultat par des campagnes ciblées auprès des groupes à risque. “Nous sommes convaincus qu’il s’agit d’un tournant”, a déclaré Daniel Koch, de l’OFSP, devant les médias à Berne.

A la fin des années 80, on comptabilisait encore quelque 2000 nouveaux cas par an. Dix ans plus tard, ce nombre était descendu à presque 500, avant de remonter.

80% d’hommes

Comme d’habitude, les nouvelles infections au VIH concernent principalement des hommes. Les homosexuels constituent plus de la moitié du total. Les femmes ne représentent que 22% des nouveaux cas, dont deux tiers sont d’origine étrangère. Côté masculin, la part d’étrangers infectés est au-dessous de 50%.

Comme précédemment aussi, les régions lémanique et zurichoise concentrent beaucoup de cas. Presque une nouvelle infection sur deux a été constatée dans l’une de ces zones.

Plus de tests

En 2017, le nombre de tests effectués dans les centres de conseil et de dépistage volontaire (VCT) a crû de 11% par rapport à 2016. Le groupe à risque des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes affiche une hausse encore plus marquée, avec une augmentation de 20% du nombre de tests.

Le dépistage régulier permet d’agir à plusieurs niveaux pour réduire le nombre de nouvelles infections, explique l’OFSP. D’une part, il évite en partie les cas où une personne transmet le VIH sans savoir qu’elle est elle-même séropositive. D’autre part, il permet de débuter le traitement de façon précoce en cas de diagnostic positif.

Or, les thérapies actuelles, lorsqu’elles sont suivies de manière conséquente, réduisent la charge virale de telle façon qu’une personne séropositive n’est plus contagieuse. Les médicaments prophylactiques pour personnes fortement exposées sont encore relativement nouveaux. Ils joueront un rôle plus important à l’avenir, a estimé Matthias Cavassini, médecin-chef au CHUV.

La maladie reste incurable

La diminution des cas de VIH ne doit pas inciter à relâcher les efforts en termes de prévention ou au niveau des comportements individuels, souligne l’OFSP. La maladie reste en effet incurable et nécessite la prise d’un traitement à vie.

Afin d’atteindre le but d’éliminer le VIH d’ici 2030, il est donc plus que jamais nécessaire de suivre les règles d’une sexualité sans danger, comprenant notamment l’usage du préservatif pour toute pénétration. L’OFSP recommande aussi de faire le test du risque sur lovelife.ch.

Syphilis, chlamydiose et gonorrhée

S’agissant des autres infections sexuellement transmissibles (IST), la tendance est à la stabilisation, après plusieurs années de fortes hausses. Les cas de syphilis se sont ainsi chiffrés à 754 en 2017 (contre 1176 en 2016), dont 60% concernent des hommes, les cas de chlamydiose à 11’101 (11’000 en 2016) et ceux de gonorrhée à 2809 cas (2500 en 2016). Ces deux dernières maladies ont été constatées avant tout chez des femmes.

Il n’est pas encore possible de dire si la stabilisation observée concernant ces trois IST reflète un véritable retournement de tendance. En effet, une personne qui a été traitée pour l’une de ces trois maladies est toujours susceptible de se faire réinfecter. Par conséquent, un diagnostic et un traitement rapide sont importants pour prévenir leur transmission.

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