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Volodymyr Groïsman nommé Premier ministre en Ukraine

(Keystone-ATS) Le pro-occidental Volodymyr Groïsman a été nommé jeudi Premier ministre. Il s’agira pour lui de mettre fin à la crise politique en Ukraine et débloquer l’aide occidentale à ce pays ravagé par un conflit armé et par l’impasse économique.

257 députés – 226 étaient nécessaires – ont voté en faveur de la résolution confirmant la nomination de M. Groïsman, président du Parlement et allié du président Petro Porochenko, en remplacement d’Arseni Iatseniouk, critiqué pour la lenteur des réformes et des scandales de corruption.

Avant le vote M. Groïsman, devenu à 38 ans le plus jeune Premier ministre de l’histoire de l’Ukraine, a promis d'”accélérer les réformes européennes” et la lutte contre la corruption qu’il a citée parmi les principales “menaces” pour cette ex-république soviétique.

“Je jure que ce gouvernement (…) ne montrera aucune tolérance à l’égard de la corruption!” a-t-il lancé. M. Groïsman a aussi mis en garde contre “le populisme, qui représente une menace pour l’Ukraine non moindre que l’ennemi dans l’est de notre pays”, en référence aux séparatistes prorusses, ce qui a suscité les applaudissements des députés.

Nouvelle composition

La procédure de vote – notamment le fait d’entériner la démission de M. Iatseniouk et la nomination de son successeur par la seule et même résolution – a suscité des critiques de certains députés, y compris ceux du camp présidentiel dont plusieurs membres ont refusé de voter.

Par un vote séparé, les députés ont approuvé la nouvelle composition du gouvernement, reconduisant notamment les ministres des Affaires étrangères Pavlo Klimkine et de la Défense Stepan Poltorak proposés par le président. Le poste de la Santé reste vacant.

Pour obtenir la nomination du nouveau Premier ministre et pallier le manque de voix, la coalition a dû faire appel à une quarantaine de députés proches des oligarques, déclenchant également les critiques de parlementaires qui ont dénoncé un “complot”.

Stratégie de croissance

Peu avant le vote, le président Porochenko avait pour sa part assuré les députés que le nouveau cabinet poursuivrait la politique d’intégration européenne.

Le chef de l’Etat a aussi souligné la nécessité “impérative et sans alternative” pour le nouveau gouvernement d’obtenir la reprise de l’aide financière occidentale suspendue depuis des mois en raison notamment de la crise politique, le travail du gouvernement étant de facto bloqué après une motion de censure avortée en février.

La reprise de ce soutien financier dont la part de lion relève du Fonds monétaire international (FMI) est pourtant cruciale pour l’Ukraine, en proie à une gravissime crise économique et à un conflit armé avec les séparatistes dans l’Est.

“Nous devons passer d’une stratégie de survie, absolument justifiée dans les années 2014-2015, à une stratégie de croissance accélérée”, a fait valoir M. Porochenko.

Soutien de l’UE

La chef de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini, a promis jeudi de soutenir le nouveau gouvernement ukrainien après la nomination du pro-occidental Volodymyr Groïsman au poste de Premier ministre, l’appelant à mettre en oeuvre des “réformes fondamentales”.

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