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Washington envisage de sanctionner Caracas qui se dit “préparé”

Interdire la vente de pétrole vénézuélien aux Etats-Unis: il s'agit, a dit le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, de faire pression sur le président Nicolas Maduro, pour qu'il "revienne à la Constitution". KEYSTONE/EPA EFE/DAVID FERNANDEZ sda-ats

(Keystone-ATS) Les Etats-Unis envisagent de sanctionner les exportations pétrolières du Venezuela, a déclaré dimanche à Buenos Aires le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson. Ils se disent toutefois conscients de l’impact que cela aurait sur la population de ce pays.

Ce serait “une étape qui (…) accélérerait la fin”, a déclaré M. Tillerson. Il s’exprimait lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue argentin, Jorge Faurie, évoquant la possibilité d'”interdire la vente de pétrole (vénézuélien) aux Etats-Unis”. Il s’agit, a dit le secrétaire d’Etat, de faire pression sur le président Nicolas Maduro, pour qu’il “revienne à la Constitution”.

“Ne rien faire ce serait aussi demander au peuple du Venezuela de continuer à souffrir pour encore très longtemps”, a-t-il ajouté, se disant inquiet face à la “crise humanitaire” que traverse le pays. “Donc nous regardons les options et en particulier, la façon de compenser” l’effet des éventuelles sanctions qui seraient adoptées.

Dans la soirée, le président vénézuélien lui a répondu dans une vidéo publiée sur Facebook: “Je vois que Rex Tillerson est en visite en Argentine, il vient de nous menacer d’un embargo pétrolier. Nous sommes préparés (…), rien ni personne ne va nous arrêter”, a-t-il déclaré.

Lors de la rencontre à Buenos Aires, le ministre argentin Jorge Faurie a déclaré que son pays “suivrait de près” la possibilité de restrictions sur les ventes de pétrole. Mais, a-t-il ajouté, les sanctions “ne doivent jamais nuire au peuple vénézuélien”.

Le chef de la diplomatie américaine effectue une tournée d’une semaine en Amérique latine qui doit le conduire après le Mexique, et l’Argentine, au Pérou, en Colombie et en Jamaïque.

Président très impopulaire

Les Etats-Unis, grand partenaire commercial du Venezuela qui lui exporte 750’000 barils par jour, a déjà pris des sanctions individuelles contre de hauts responsables du gouvernement du président Nicolas Maduro. Ils ont aussi interdit aux citoyens et banques américains toute transaction de dette vénézuélienne.

Et selon des données Thomson Reuters, les ventes de pétrole brut vénézuélien aux Etats-Unis ont été en 2017 à leur plus bas niveau depuis 1991.

Très impopulaire, Nicolas Maduro a été investi vendredi par le Parti socialiste au pouvoir pour être son candidat à la présidentielle anticipée qui doit se tenir avant fin avril dans ce pays en pleine crise économique.

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