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Washington réexamine l’idée d’armer Kiev

(Keystone-ATS) L’administration américaine étudie à nouveau la possibilité de fournir aux forces ukrainiennes armes et équipements défensifs face à l’intensification des combats contre les séparatistes dans l’est du pays, ont confirmé plusieurs hauts responsables fédéraux. Mais ils ajoutent qu’aucune décision n’a été prise à ce stade.

Ben Rhodes, le conseiller adjoint à la sécurité nationale de la Maison Blanche, a déclaré sur CNN que fournir davantage d’armes n’était pas une réponse à la crise en Ukraine. “Nous pensons toujours que la meilleure façon d’exercer une influence sur les calculs de la Russie passe par les sanctions économiques qui frappent profondément l’économie russe”, a-t-il dit.

“Nous ne pensons pas que la réponse à la crise en Ukraine consiste simplement à injecter davantage d’armes”, a-t-il ajouté. “Nous regardons à nouveau, mais nous ne savons pas à quoi cela aboutira”, a confié un autre haut responsable du gouvernement.

Néanmoins, le débat, révélé dimanche par le “New York Times”, est en cours à Washington. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry est attendu jeudi à Kiev pour des entretiens avec le président ukrainien Petro Porochenko. Le même jour, les ministres de la Défense des pays de l’Otan se réuniront à Bruxelles.

L’Otan et l’Ukraine accusent la Russie d’envoyer des milliers d’hommes, des armes lourdes et des chars pour soutenir les insurgés. Moscou dément être directement impliqué dans les combats sur un territoire que le Kremlin appelle la “Nouvelle Russie”.

Washington livre déjà des équipements militaires à l’Ukraine, notamment du matériel de détection de mortiers, des lunettes de précision ou des gilets pare-balles et des tenues de protection. Mais pas d’armes. L’évolution récente des rapports de force et des combats dans l’est de l’Ukraine a entraîné toutefois un réexamen de la position américaine.

Guerre par procuration

“Evidemment, nous tenons compte des évolutions sur le terrain mais je ne peux rien vous dire des délibérations internes (au gouvernement américain)”, a déclaré la porte-parole du département d’Etat, Jen Psaki, confirmant qu’une discussion était en cours.

“Je ne pense pas que quiconque veuille se laisser entraîner dans une guerre par procuration contre la Russie”, a-t-elle ajouté, insistant elle aussi sur les sanctions économiques déjà en place. “Notre objectif est de modifier le comportement de la Russie.”

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