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Xamax: de gros doutes sur l’attestation de Chagaev

(Keystone-ATS) Football – Chagaev se retrouve au coeur d’une nouvelle polémique. Selon des enquêtes de la TSR et du Matin, le document que le propriétaire de Xamax a fourni pour prouver sa fortune est douteux.
Cette attestation, soi-disant envoyée par la Bank of America, stipule que l’homme d’affaires tchétchène possède 35 millions de dollars (31 millions de francs suisses) sur un de ses comptes. Le hic, c’est que le nom du signataire de ce document n’est pas connu au sein de la banque américaine, ont révélé la TSR et Le Matin Dimanche, qui sont allés enquêter aux Etats-Unis.
La présentation du document est aussi problématique. Entre autres curiosités, la date (jour/mois) n’est pas inversée comme le font les Américains, l’anglais utilisé est approximatif, tout sauf conforme à l’anglais commercial employé pour ce genre de papier, l’adresse de Chagaev à Genève est écrite en français, le tampon de la banque est inconnu des employés interrogés et l’adresse de la banque est obsolète. Bank of America a annoncé vouloir ouvrir une enquête pour déterminer l’origine du document.
Pour mémoire, cette attestation avait été envoyée à la Swiss Football League et à la justice neuchâteloise pour prouver la solvabilité de Chagaev. Mercredi dernier, le club de la Maladière avait échappé à la faillite devant le juge de la Cour civile du tribunal régional du Littoral et du Val-de-Travers.
Le juge Bastien Sandoz, qui a décidé de ne pas liquider le club et qui n’a pas encore informé les différentes parties de ses motivations, n’a pas souhaité répondre au Matin. Il a seulement informé que si ce document était bel et bien douteux, une enquête pénale sera ouverte d’office. Un expert de ce genre de cas, interrogé par le quotidien orange, a lâché que “si le magistrat s’est basé, même en partie, sur un faux document pour rendre une décision, cette dernière deviendrait caduque.”
Le Matin Dimanche a soumis le document à des spécialistes. Ceux-ci ne mâchent par leurs mots: “Ce document n’a aucune valeur.” Un agent d’affaires travaillant avec les Etats-Unis est du même avis: “C’est une honte à la profession. Je peux vous assurer qu’il est impossible que cette attestation soit issue d’une banque américaine. Je n’aimerais pas être à la place de l’avocat qui a produit ce document.”

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