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Zurich: premier consensus autour du “syndrome du coeur brisé”

Les symptômes de la cardiomyopathie de stress ou "syndrome du coeur brisé" sont similaires à ceux d'un infarctus et les suites peuvent être mortelles (photo symbolique). KEYSTONE/YOSHIKO KUSANO sda-ats

(Keystone-ATS) Un premier consensus d’experts a pu être atteint pour le diagnostic et le traitement du “syndrome du coeur brisé”. Cette pathologie potentiellement mortelle est généralement due à un choc émotionnel intense.

Le “coeur brisé” n’est pas juste une image: de son nom scientifique cardiomyopathie de stress, ce trouble touche le plus souvent des femmes ménopausées, a indiqué mercredi l’Hôpital universitaire de Zurich (USZ), cheville ouvrière du projet.

Il survient après un fort stress émotionnel ou physique et ses symptômes sont similaires à ceux d’un infarctus, soit douleurs thoraciques et difficultés respiratoires.

Longtemps considéré comme bénin, il a été décrit pour la première fois par des chercheurs japonais dans les années 1990. Les scientifiques nippons l’ont nommé “takotsubo” (piège à poulpe), car le ventricule gauche du coeur fait penser au vase en forme d’amphore utilisé par les pêcheurs de poulpes.

Lignes directrices

L’équipe de Jelena-Rima Ghadri et Christian Templin, cardiologues à l’USZ, a déjà réalisé plusieurs études et constitué le plus important registre sur cette pathologie.

Avec plus de 40 spécialistes du monde entier, les scientifiques zurichois publient maintenant dans la revue European Heart Journal des lignes directrices qui mettent fin au flou et aux incertitudes quant à l’identification et à la prise en charge de ce trouble.

Le syndrome du coeur brisé fait majoritairement suite à un événement triste, comme la mort d’un parent, un accident, une rupture amoureuse ou une perte d’emploi. Il peut aussi apparaître après une attaque cérébrale, une hémorragie cérébrale ou en cas d’épilepsie.

Dans de plus rares cas (4% environ), il peut découler d’un excès de joie ou de bonheur lié à une naissance, un mariage, un gain au loto ou la victoire de son équipe favorite, comme l’avait montré une étude. Il est alors appelé “syndrome du coeur heureux”.

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