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Triumph jette l’éponge en Birmanie

www.triumph-international.ch

L'entreprise suisse de lingerie renonce à sa production de sous-vêtements féminins en Birmanie. Sous la pression d'une ONG britannique.

Un boycott avait été lancé en Grande-Bretagne à fin novembre de l’an passé. L’organisation non-gouvernementale britannique Burma Campaign accuse Triumph de soutenir la dictature politique en place en Birmanie par son implantation dans ce pays en 1997, alors que, depuis 1988, une dictature militaire sévit.

En 1990, des élections démocratiques ont été annulées par la junte pour se maintenir au pouvoir. L’ONU elle-même a voté plusieurs résolutions contre le régime birman.

Un environnement hostile

La retraite de Birmanie n’est pas due au boycott, resté pour l’instant sans effet, affirme aujourd’hui l’entreprise suisse. Elle parle surtout d’environnement social et politique peu stable et donc peu propice à un maintien de ses investissements dans cette région.

Elle a fini par admettre que les débats suscités en Europe par la situation politique birmane ont joué un rôle dans sa décision. Et ceci d’autant qu’une autre campagne, mais sans boycott, a déjà été lancée en mars 2000 contre Triumph – et se poursuit toujours. Y participent notamment Pain pour le prochain, la Déclaration de Berne et l’Action de Carême.

L’image de Triumph risquait à terme de souffrir de ces campagnes, admet aujourd’hui son porte-parole Alois Hirzel. Il y a 4 mois, Triumph affirmait ne pas envisager de quitter la Birmanie. L’entreprise suisse de lingerie se vantait même de l’apport social des 1000 emplois fournis par sa chaîne de production.

Un plan social exigé

Du côté de Burma Campaign, on se dit évidemment très contents. Cette ONG parle de «victoire significative».

Les organisations non-gouvernementales, suisses comme britanniques, demandent maintenant un plan social pour les 1000 employés birmans de Triumph.

Le fabricant de sous-vêtements indique en avoir mis un en place après une vaine recherche d’un repreneur des ateliers pour éviter le licenciement de ses travailleurs.

Gaetan Vannay, Londres

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