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Trop de clivages dans la Métropole lémanique

De la France jusqu'au Valais, la Métropole lémanique compte 1,4 million d'habitants.

Pour rester compétitive, elle se doit de créer de nouvelles collaborations institutionnelles, estime l’ouvrage «Stadtland Schweiz».

L’exemple de la métropole lémanique est l’un des trois cas étudiés par le livre «Stadtland Schweiz», à côté de la région bâloise et du Tessin.

Il fait l’objet du seul chapitre en français, rédigé par Michel Bassand, directeur du Laboratoire de sociologie urbaine de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, et par son équipe.

Le professeur rappelle que la perception de cette métropole, englobant les agglomérations de Genève et de la France voisine, de Lausanne, Vevey-Montreux et Yverdon, a été rendue possible par des vues aériennes au début des années 90.

Au total, les chercheurs comptabilisent 1,4 million d’habitants, en France, dans les cantons de Genève, de Vaud et du Valais.

«Dimension fonctionnelle»

Le cas lémanique est typique de la démonstration globale de l’ouvrage: les agglomérations n’ont pas d’institutions démocratiques correspondantes.

Ce sont les acteurs économiques, techniques et sociaux, qui représentent ce que les chercheurs nomment la «dimension fonctionnelle», qui en assument la gestion première.

La question se pose alors de savoir si une négociation entre le politique et le «fonctionnel» suffit ou s’il faut mettre en place des nouvelles institutions pour garantir l’exercice des droits démocratiques.

Les chercheurs retracent les tentatives de nouvelles collaborations dans cette région, que ce soit les expériences avec la France, avec par exemple le Conseil du Léman, créé en 1987, ou les coopérations Vaud-Genève.

Une population réticente

Ces projets sont souvent accueillis fraîchement par la population, qui a rejeté par exemple le réseau hospitalo-universitaire de Suisse occidentale (RHUSO) en 1998. Les deux cantons ont aussi refusé l’idée d’une fusion, par 80%, le 2 juin 2002.

Beaucoup des collaborations réussies sont qualifiées de «légères» par les chercheurs, qui expliquent ces difficultés par les racines profondes des institutions existantes, tandis que la métropole est récente.

Mais selon Michel Bassand et ses collabateurs, «pour affronter la comptétion helvétique et européenne, il serait hautement pertinent que la Métropole lémanique réduise ce clivage et se dote d’un cadre socio-économique et politique unifié.»

Un défi qui vaut aussi, comme le souligne l’ensemble de l’ouvrage, pour les autres métropoles suisses, si elles veulent maintenir une présence dynamique sur l’échiquier européen et mondial.

swissinfo, Ariane Gigon Bormann, Zurich.

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