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Trump fait appel à Carl Icahn et à un contempteur de la Chine

Carl Icahn a été nommé conseiller spécial chargé de la simplification des "règles excessives" qui pèsent sur les entreprises américaines. Il détient notamment des parts dans l'assureur American International Group et dans les raffineries CVR Energy (archives). KEYSTONE/AP/MARK LENNIHAN sda-ats

(Keystone-ATS) Donald Trump a nommé le milliardaire et homme d’affaires américain Carl Icahn conseiller spécial chargé de la simplification des “règles excessives” qui pèsent sur les entreprises américaines. Son équipe de transition l’a annoncé mercredi.

Carl Icahn, qui est âgé de 80 ans, ne sera pas rattaché à l’administration fédérale et n’aura non plus de missions spécifiques. Il interviendra cependant en tant que conseiller spécial sur des domaines comme la régulation financière ou les règles environnementales. Il ne sera pas rémunéré pour ses conseils, a précisé un membre de l’équipe Donald Trump.

“Il est temps de nous libérer de la régulation excessive et de laisser nos entrepreneurs faire ce qu’ils font le mieux: créer des emplois et soutenir les communautés”, souligne Carl Icahn dans un communiqué diffusé par l’équipe de transition.

Carl Icahn, qui juge que la loi bancaire Dodd-Frank adoptée en 2010 est allée “trop loin” dans les normes imposées à Wall Street, a également exprimé son opposition aux obligations réglementaires en matière d’énergies renouvelables. Ses préconisations seront surveillées de près, Carl Icahn détient notamment des parts dans l’assureur American International Group et dans les raffineries CVR Energy.

Ligne dure

Le président élu, qui prendra ses fonctions le 20 janvier prochain, a par ailleurs désigné l’économiste Peter Navarro à la tête du Conseil du commerce national, une structure nouvellement créée dépendant de la Maison Blanche. Ce dernier préconise une ligne dure face à l’expansion de la Chine.

Agé de 67 ans, cet économiste qui fut conseiller de Trump durant la campagne prône une redéfinition des relations commerciales et politiques avec la Chine. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont un essai au titre limpide, adapté ensuite en documentaire, “Death by China: How America Lost its Manufacturing Base” (La mort provoquée par la Chine: comment l’Amérique a perdu sa base industrielle).

Il y décrit la menace chinoise sur l’économie américaine et l’ambition de Pékin de devenir la puissance économique et militaire dominante en Asie. Un “visionnaire” qui sera à même de “mener des politiques commerciales qui réduiront notre déficit commercial, porteront notre croissance et contribueront à stopper l’exode des emplois loin de nos côtes”, dit de lui l’équipe Trump dans le communiqué annonçant sa nomination.

“Impressionné”

Navarro défend également un engagement accru des Etats-Unis avec Taïwan que la Chine interdit à ses partenaires de reconnaître diplomatiquement et appelle à remettre en cause le “principe de Chine unique” défendue par Pékin, sans pour autant proposer de reconnaître Taïwan. “Il n’est pas nécessaire de titiller inutilement le panda”, dit-il.

Sa nomination pourrait accentuer l’inquiétude de Pékin, déjà troublé depuis que Trump a rompu le mois dernier avec une tradition établie depuis 1979 aux Etats-Unis en faisant savoir qu’il s’était entretenu par téléphone avec la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen et en s’interrogeant à voix haute sur la pertinence de la politique de “Chine unique”.

“J’ai lu il y a quelques années un des livres de Peter sur les problèmes commerciaux de l’Amérique et j’ai été impressionné par la clarté de ses arguments et l’exhaustivité de ses recherches. Il a consigné de façon visionnaire les torts infligés par la mondialisation aux travailleurs américains et dégagé une voie pour rétablir notre classe moyenne”, a déclaré Trump.

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