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Tsunami: des rescapés suisses témoignent

Keystone

Le tsunami qui a frappé l’Asie a marqué à jamais ceux qui en ont réchappé. Au fil des jours, les témoignages se multiplient.

La presse suisse publient ces récits qui, ensemble, donnent une image de plus en plus précise de l’horreur vécue là-bas.

Personne ne pouvait s’attendre à une telle catastrophe. Aucun signe avant-coureur ne permettait de prédire l’apocalypse. Quel que soit l’endroit où ils se trouvaient, les Suisses qui ont survécu racontent invariablement la même chose: la vague géante et la montée des eaux ont frappé à l’improviste.

«Atterrés par la vitesse à laquelle l’eau montait, nous avons voulu fuir les bungalows. Mais c’était déjà trop tard. Les vagues ont très vite démoli les pavillons», raconte Nathalie dans la Tribune de Genève.

Présent dans la station balnéaire de Pukhet, en Thaïlande, Michele a également été surpris par la catastrophe. «J’étais dans mon bungalow quand j’ai entendu un énorme bruit: j’ai ouvert la porte et une onde gigantesque m’a frappé de plein fouet», raconte ce jeune Tessinois dans Le Matin.

Comme dans une machine à laver

Outre la surprise, c’est surtout la violence du choc qui a marqué ceux qui se sont retrouvés confrontés au tsunami. «C’est toute la mer qui est montée avant de se retirer. Et tout est reparti avec la vague. C’était le chaos total», explique dans L’Hebdo Richard, un Jurassien de Courtételle.

Le flux et le reflux de l’eau ont tout emporté avec une violence incroyable. «Les tables, les chaises nous arrivaient dessus. Il nous fallait absolument rester debout si nous ne voulions pas être emportés, mais c’était comme se retrouver dans un torrent en furie. Cela a peut-être duré cinq minutes. Mais c’est difficile à estimer. On voit défiler toute une vie», raconte Raphaël dans La Liberté.

Cette violence ne s’est pas exprimée que sur terre, mais également dans la mer. Biennois devenu moniteur de plongée aux Maldives, Martin a pu en faire personnellement l’expérience.

«Les plongeurs, le sable, les poissons, tout tournait autour de moi, déclare-t-il dans L’Hebdo. C’est comme si nous étions dans une machine à laver.»

Traumatisés

«Il y avait beaucoup de familles, les parents criaient pour trouver leurs enfants, ça a été la panique totale. Une petite fille suédoise avait perdu ses parents, mais personne ne comprenait ce qu’elle disait», a ainsi confié le Suisse Bernard à l’Agence France Presse.

Sa femme Anne-Marie, pleure en se souvenant de «toutes ces poussettes, ces bébés emportés, des fractures ouvertes, des personnes âgées en état de choc et d’une jeune fille au crâne ouvert».

«Il y a eu des mouvements de panique. Un bruit de moteur et tout le monde se mettait à courir vers les montagnes, on nous annonçait une nouvelle vague à 4 heures, à 7 heures. Tout le monde était sur les nerfs», livre-t-elle encore avant de se remettre à pleurer.

Un chose est sûre: la plupart des rescapés ressortent terriblement marqués d’une telle épreuve. «On ne peut pas dormir sans ventilateur ici, or le bruit de l’hélice me rappelle celui des vagues. C’est terrible, j’en rêve la nuit», confie ainsi dans 24 heures Christelle, qui s’occupe d’enfants des rues dans le sud de l’Inde.

De la nature humaine

La catastrophe a permis aux rescapés de se faire une idée plus précise de la nature humaine et de donner corps à la notion de solidarité. Les témoignages des touristes occidentaux insistent sur le comportement remarquable des populations locales à leur égard.

«Le personnel de l’hôtel s’est rapidement occupé de nous; ces gens étaient d’une gentillesse. Ils s’inquiétaient. Ils s’excusaient presque de ce qui nous était arrivé», raconte Colette dans La Liberté.

La plupart des témoignages vont dans ce sens. Il y a toutefois aussi parfois un bémol. «Les Thaïlandais ne leur ont pas prêté un sou, et ce sont des Italiens qui leur ont donné 4000 baths (130 francs) pour manger», raconte Corinne dans L’Hebdo.

Mais cette Vaudoise critique également le comportement de certains touristes. «J’ai vu des Allemands qui gueulaient parce que leurs vacances étaient fichues. J’ai eu envie de leur dire que nous avions plutôt eu beaucoup de chance…»

swissinfo, Olivier Pauchard

Hotline du Département federal des Affaires étrangères: 0041.31.325.33.33.
Les dons, avec mention «Séisme Asie», sont les bienvenus sur l’un des CP suivants:
Caritas Suisse 60-7000-4
Croix-Rouge suisse 30-4200-3
OSEO 10-14739-9
Chaîne du Bonheur 10-15000-6

– Le séisme survenu dimanche matin à 07H58 locales (01h58 suisses) au large de l’île indonésienne de Sumatra avait une magnitude de 9 sur l’échelle de Richter.

– Plusieurs raz de marée ont touché le Sri Lanka, l’Inde, l’Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande, le Myanmar (Birmanie), les Maldives, le Bangladesh et jusqu’à la côte orientale de l’Afrique.

– Le bilan provisoire est de 87.000 morts. Mercredi, Peter Rees chef des opérations de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a affirmé que le bilan final pourrait dépasser les 100’000 morts.

– Pour l’heure, onze victimes suisses ont été identifiées. Bilan également provisoire, car 1200 ressortissants suisses n’ont pas encore pu être localisés.

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