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UBS dame le pion au Credit Suisse Group

Voisins à Zurich, UBS et le CSG n'en sont pas moins concurrents. Keystone Archive

UBS et Credit Suisse Group (CSG) sortent ragaillardis de l’exercice 2003, avec des bénéfices s’articulant en milliards de francs. Pourtant, l’une a convaincu les marchés, l’autre pas.

Conséquence de l’annonce de ses résultats, CSG a même vu son action perdre plus de 5% en une séance.

«UBS sort du lot, assure Michel Wiederkehr. C’est la banque phare en Europe. Elle affiche les meilleurs résultats publiés jusqu’ici».

L’analyste de Bordier et Cie va plus loin. «Le secteur annonce des résultats supérieurs aux attentes, mais UBS est bien au-delà de ces attentes. Ses chiffres ont énormément surpris».

Ce qui est valable pour le numéro un bancaire helvétique ne l‘est pas pour le numéro deux. Credit Suisse Group est pourtant sorti des chiffres noirs l’an passé – et largement. Mais les marchés restent sur leur faim.

«Le tassement des coûts et la progression des revenus du CSG n’ont pas été tonitruants», plaide Olivier Balsiger, gestionnaire à la Banque cantonale vaudoise.

En clair, les résultats du CSG, bien que largement supérieurs aux attentes, ne résistent pas à la comparaison avec ceux d’UBS.

Nouvelles normes comptables

Cela dit, tout deux affichent un bénéfice net enviable (5,209 et 6,385 milliards). Avec cette nuance que le bénéfice du CSG est en partie lié à l’adoption d’un nouveau système de normes comptables.

Cette performance en duo est à mettre en partie sur le compte des réductions de coûts (à UBS plus qu’au CSG), durant le premier semestre surtout.

Par la suite, la reprise économique (aux Etats-Unis) et sur les marchés financiers a permis aux revenus de gonfler, note Peter Thorne, analyste chez Pictet. Le quatrième trimestre (et janvier dernier) s’est même avéré exceptionnel pour les deux instituts.

C’est d’ailleurs sur la base de leurs revenus que les deux banques devraient afficher de bons résultats en 2004, que certains voient même supérieurs à ceux de 2003 (hors éléments exceptionnels).

UBS et CSG ont en effet largement taillé dans le gras, estiment les analystes. Et à moins que la reprise ne soit qu’un feu de paille, les grosses restructurations ne semblent plus à l’ordre du jour.

Retour à la rentabilité

Le principal élément positif du côté du CSG en 2003, c’est le retour à la rentabilité opérationnelle de son activité d’assurance (Winterthur Assurances, non-vie en particulier), branche absente chez UBS.

A moyen terme, Michel Wiederkehr verrait d’ailleurs bien le groupe céder cette activité qui ne fait pas entièrement sens au sein des métiers de la banque.

Par rapport au CSG, UBS a notamment fait beaucoup mieux en termes d’afflux net d’argent frais (50,8 milliards contre 4,2).

Dans la gestion de fortune toujours, le numéro affiche des marges stables quand CSG a vu les siennes fondre.

UBS a également écrasé son poursuivant dans la banque d’investissement (quelque 40% de ses revenus): Sur ce marché très porteur, elle a accru ses positions pour finir l’année au 4e rang mondial.

Cerise sur le gâteau

En résumé, «UBS est nettement meilleur sur le plan de la qualité de ses résultats», constate Olivier Balsiger.

UBS y a même mis la cerise sur le gâteau. En annonçant un nouveau plan de rachat d’actions (six milliards de francs) et une hausse d’un tiers de son dividende, elle a contribué au maintien de la valeur boursière de son titre.

swissinfo, Pierre-François Besson

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