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Nombreux hommages à Kofi Annan, «un ami de Genève et de la Suisse»

Annan
Kofi Annan avait reçu le prix de la Fondation de Genève en 2006. Keystone

Le décès de Kofi Annan a donné lieu à de vibrants hommages en Suisse, que l’ancien Secrétaire général de l’ONU considérait comme sa seconde patrie. Le président de la Confédération Alain Berset a salué «un visionnaire et un ami de la Suisse».

Aux yeux d’Alain Berset, avec la disparition de Kofi Annan, décédé samedi à l’âge de 80 ans dans un hôpital bernois à la suite d’une «courte maladie», «la Genève internationale perd l’un de ses plus fervents défenseurs»:

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«Un grand homme nous quitte aujourd’hui. Nous sommes reconnaissants pour son soutien à la Suisse et à la Genève internationale», a réagi le chef de la diplomatie suisse Ignazio Cassis, évoquant leur rencontre à Davos sur Twitter:

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Secrétaire général de l’ONU de 1997 à 2006, Kofi Annan considérait en effet Genève et la Suisse comme une «seconde patrie». Le président du Conseil d’Etat genevois Pierre Maudet a regretté le décès «d’un ami de la Suisse et de Genève où il avait installé son domicile et sa fondation».

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Engagé pour la Suisse à l’ONU

Le prix Nobel de la paix se disait lui-même très attaché à la Suisse. Il avait largement plaidé en faveur de son adhésion aux Nation unies lors d’une visite officielle de trois jours en mars 2001.

«La Suisse serait accueillie à bras ouverts. Elle représente un soutien important pour l’ONU», avait déclaré Kofi Annan lors d’une conférence de presse à Berne, véritable opération de charme avant le vote prévu en 2002. Il avait toutefois insisté sur le respect de la décision du peuple.

Lors de sa toute première visite officielle en Suisse, en 1997, Kofi Annan, alors fraîchement nommé, avait déjà espéré «que la Suisse devienne membre de l’ONU d’ici quelque temps». Il avait assisté à un concert d’un Stephan Eicher entouré pour l’occasion de musiciens du monde entier.

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«Le monde a perdu un homme hors du commun»

Mais c’est sans doute avec l’ancien conseiller fédéral Adolf Ogi qu’il avait tissé le plus proche lien d’amitié. Lors de sa dernière année présidentielle en 2000, il avait reçu Kofi Annan à Kandersteg pour une randonnée dans l’Oberland bernois.

«Je suis très ému, très triste… pas seulement moi, mais le monde a perdu un homme hors du commun»
Adolf Ogi, ex-conseiller fédéral

«Je suis très ému, très triste… pas seulement moi, mais le monde a perdu un homme hors du commun»: Adolf Ogi n’a pas caché son émotion après la disparition de son ami. «Il a donné à l’ONU plus d’importance par son charisme.»

Un an après, le Secrétaire général de l’époque le nommait conseiller spécial des Nations unies pour le sport au service du développement et de la paix (2001-2007), un poste directement rattaché à Kofi Annan.

Plus anecdotique, Kofi Annan avait signé l’avant-propos de la biographie du Bernois «Dölf Ogi, c’est formidable», sorti en français en 2013. Il avait aussi développé un lien d’amitié particulier avec l’ancien conseiller fédéral Joseph Deiss. «Il a joué un rôle très discret, mais il a rassuré beaucoup de Suisses au moment de voter sur l’adhésion de la Suisse à l’ONU», se souvient le Fribourgeois.

«D’une indépendance rigoureuse»

«Il était à la fois discret, retenu, mais déterminé dans toute chose qu’il faisait», a quant à lui déclaré Jean Ziegler, ancien rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation, nommé par Kofi Annan. «Il était d’une indépendance rigoureuse, il s’est opposé à la guerre d’Irak, il fallait le faire, les Américains paient 26% du budget.»

Selon lui, l’héritage de Kofi Annan réside dans le fait qu’«il a montré qu’un homme qui a des convictions, qui a du courage, qui est attaché à son indépendance, à ses convictions peut changer beaucoup de choses dans ce monde.»

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«C’était un homme d’un grand charisme, un personnage absolument hors du commun», a aussi souligné Micheline Calmy-Rey dans l’émission Forum de la RTS.

L’ancienne ministre suisse des Affaires étrangères a évoqué notamment la visite de Kofi Annan dans l’un des séminaires qu’elle dispense à l’Université de Genève. «Les étudiants étaient tellement impressionnés, ils l’ont écouté pendant deux heures sans dire un mot. C’était un moment extraordinaire.»

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