Un an après, les automobilistes suisses lésés attendent toujours
(Keystone-ATS) Le scandale des moteurs diesel truqués de VW, découvert le 18 septembre 2015, n’a toujours pas trouvé son épilogue en Suisse. La Fondation alémanique des consommateurs (SKS) estime que le bilan « est désastreux ».
En Suisse, la très grande majorité des propriétaires des véhicules Volkswagen (VW) concernés attendent toujours des informations et le rappel pour la mise à jour du logiciel défectueux, a indiqué mercredi la SKS dans un communiqué.
L’association déplore que seulement 16’000 voitures aient pu être réadaptées jusqu’à aujourd’hui, alors que l’importateur Amag annonçait que le logiciel de remplacement était prêt pour 46’000 d’entre elles. Au total, 175’000 véhicules des différentes marques du groupe VW sont concernés par les moteurs diesel truqués en Suisse.
Plainte en justice à Genève
Au niveau des indemnisations, contrairement aux Etats-Unis où environ 15 milliards de dollars (14,6 milliards de francs) seront versés, les clients suisses attendent toujours. Comme rien n’est entrepris en Suisse pour contraindre Amag ou VW à indemniser les propriétaires lésés, l’avocat Jacques Roulet est en train de saisir la justice civile genevoise au nom de deux clients pour obtenir des dommages et intérêts.
Me Roulet fonde son action en justice sur l’escroquerie, la mise en circulation de véhicules non conformes, la violation de la loi sur la sécurité des produits et de la loi sur la protection de l’environnement. Il cite aussi la garantie des défauts. Il a privilégié cette solution car la Suisse ne connaît pas les actions collectives.
Ce volet civil est ouvert alors que l’aspect pénal n’est pas encore réglé. En effet, deux recours sont pendant devant le Tribunal pénal fédéral, l’un portant sur la non-entrée en matière du Ministère public de la Confédération par rapport aux 2000 plaintes déposées en Suisse et l’autre sur le transfert de ces mêmes plaintes au Ministère public allemand.
Par ailleurs, la SKS a conclu un partenariat avec une fondation néerlandaise pour que les clients suisses lésés puissent être associés à un accord européen nommé VW-Car-Claim. En près de trois mois depuis l’annonce de ce partenariat, plus de 1700 personnes en provenance de Suisse se sont annoncées.
Fin juin, la Fédération romande des consommateurs (FRC) avait de son côté déclaré envisager de s’associer à une coordination européenne mais voulait « choisir la bonne ».