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Un Palestino-Suisse s’engage pour un accord avec Israël

Selon Djalal Husseini, "les Palestiniens ont tendance à se radicaliser en cas de conflit, mais ils n'ont d'autre issue qu'un accord avec Israël." Keystone

Alors que la violence a déjà fait quelque 200 morts, surtout arabes, dans les territoires palestiniens, la situation reste très tendue. Palestino-Suisse, Djalal Husseini ne voit pas d'autre issue que la reprise du processus de paix.

Djalal Husseini (36 ans), chercheur au Bureau de l’OLP à Jérusalem-Est, appartient à une célèbre famille patricienne palestinienne, les Husseini. Il a pour cousin Fayçal el Husseini, ministre de l’Autorité palestinienne. Mais Djalal, diplômé de l’Université de Genève, s’est aussi fait un nom dans les cercles intellectuels des villes riveraines du lac Léman.

Il a pour mère une Fribourgeoise et un père palestinien. Sa qualité de Suisse lui permet, dit-il, de prendre du recul par rapport aux événements actuels et d’avoir un regard plus serein. Cette double allégeance, comment la vit-il? “Très simplement, je me sens Suisse en Palestine et Palestinien en Suisse”.


La visite d’Ariel Sharon sur l’Esplanade des mosquées à Jérusalem aura été, selon lui, le détonateur de la révolte palestinienne. “Les premières manifestations ne visaient qu’à répondre à la provocation de Sharon, mais peu à peu la protestation a fait tache d’huile pour devenir un vaste mouvement de refus de l’occupation”, dit Djalal Husseini.

Par ailleurs il avoue avoir bien du mal à comprendre le premier ministre israélien, élu sur un programme de paix, mais qui pratique une politique de répression: “Ehud Barak affronte de graves difficultés parlementaires. Il n’a plus de majorité. En autorisant la visite de Sharon, c’était sans doute pour lui une manière de se concilier les bonnes grâces de la droite”.

Djalal Husseini se veut également lucide: “Les Palestiniens sont actuellement dans l’impasse. L’Intifada est un mouvement que je trouve légitime contre l’occupation israélienne, mais il faut regarder à long terme. L’Intifada n’est pas un projet d’avenir”, affirme-t-il.

L’économie a en effet beaucoup souffert. Le chômage touche des centaines de milliers de Palestiniens. Djalal Husseini poursuit: “Le projet d’avenir voudrait que les Israéliens reviennent à la table des négociations, mais avec un autre état d’esprit, en vue d’arriver à un accord sur la création d’un Etat palestinien viable. C’est le message que les Palestiniens essaient de faire passer… C’est en tout cas mon espoir d’helvéto-palestinien”.

Simon Léger






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