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Un Suisse sur deux pour des cafés sans fumée

La majorité des Suisse veulent des cafés sans fumée. Keystone Archive

52,2% de la population helvétique sont favorables à l'interdiction de fumer dans les cafés et 71,7% dans les bâtiments publics, selon le «SonntagsBlick».

Ce sondage confirme que le renforcement de la lutte contre tabagisme rencontre un succès croissant au sein de la population.

Le sondage a été réalisé pour l’hebdomadaire dominical zurichois après la décision du parlement tessinois, le 12 octobre, d’interdire la fumée dans les établissements publics du canton à moins qu’ils ne créent des espaces séparés.

Si elles soutiennent à 52,2% l’idée d’établissements publics non fumeurs, les personnes interrogées sont encore plus catégoriques s’agissant des bâtiments publics comme les gares ou les administrations communales: 71,7% estiment que les volutes de cigarettes, cigares et autres pipes devraient y être proscrites.

Confirmation d’autres enquêtes

Il y a dix jours, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a publié une enquête réalisée par l’Université de Zurich. Elle indiquait que 75% des fumeurs et 87% des non-fumeurs souhaitent l’interdiction de la cigarette dans la moitié au moins de l’espace des restaurants.

«Cela montre que la majorité des Suisses est consciente des dangers de la fumée passive et que les mentalité ont évolué.» Philippe Vallat, responsable du programme antitabac de l’OFSP, se félicite dans les colonnes du «Sonntagsblick».

Les restaurateurs s’adaptent

De son côté, Gastrosuisse a lancé le 7 octobre une campagne «Ambiance sans fumée» afin de motiver ses membres à prendre les devants pour éviter une interdiction totale et générale de la cigarette.

La Fédération suisse de l’hôtellerie et de la restauration a créé un label visant à informer la clientèle sur la création de quatre types d’établissements: les non-fumeurs, les fumeurs, ceux qu ont une salle non-fumeur et ceux qui ont des horaires non-fumeurs.

Il faut dire qu’il devient de plus en plus difficile d’en griller une dans l’espace public helvétique. Dès le 11 décembre, ce sera interdit dans les trains, bus et bateaux des compagnies suisses.

La consommation de tabac sera également interdite dans les locaux mal aérés et dans les gares. Les hôpitaux devraient suivre le mouvement comme, ces derniers jours, le groupe pharmaceutique Novartis.

Le monde politique bouge

En moins de deux ans, la politique de la Suisse a changé radicalement dans la lutte contre le tabagisme.

Au niveau fédéral, la chambre du peuple a donné suite à une initiative parlementaire demandant de compléter la législation pour améliorer la protection contre le tabagisme passif.

Dès avril prochain, les paquets de cigarettes porteront des avertissements en gras comme ceux de la Communauté européenne. L’année suivante, ils devraient même être dotés de photos effrayantes sur les maladies causées par la fumée.

L’étau se resserre

De nombreux cantons sont également en train d’étudier des projets de loi visant à restreindre, voire à interdire purement et simplement la fumée dans les lieux publics.

Les Genevois seront les premiers à se prononcer, dans le courant de l’année prochaine, sur une interdiction totale de fumer dans les établissements publics. C’est déjà le cas pour les fonctionnaires municipaux depuis septembre.

Bâle-Campagne et les Grisons en discutent. A Neuchâtel, une motion populaire d’interdiction doit être examinée par le parlement cantonal.

Bref, le «Sonntagsblick» rappelle encore que, si l’étau se resserre autour des fumeurs, c’est parce que l’OFSP a pour objectif de faire diminuer le nombre de fumeurs en Suisse de 32% actuellement à 25% d’ici à 2007.

swissinfo et les agences

Chaque année, le tabagisme tue 8300 personnes en Suisse.
Selon le «Sonntagsblick», 52,2% des 603 sondés sont pour des cafés non fumeurs et 71,7% estiment que l’interdiction devrait aussi être appliquée dans les bâtiments publics.
Début octobre, une étude de l’Université de Zurich donnait 75% des fumeurs et 87% des non-fumeurs pour l’interdiction du tabac dans la moitié de l’espace des cafés.
L’Office fédéral de la santé a pour objectif de faire diminuer le nombre de fumeurs de 32% à 25% d’ici à 2007.

– Le parlement fédéral doit se prononcer sur une adjonction à la réglementation sur la fumée passive.

– Le 12 octobre, le parlement tessinois a accepté une interdiction de fumer dans les établissements publics. Les cafetiers ont un an pour créer des espaces fumeurs.

– Les parlements des Grisons et de Neuchâtel doivent se prononcer sur des projets analogues et Bâle-Campagne a accepté l’interdiction du tabac dans les bâtiments publics

– Les citoyens genevois voteront l’année prochaine sur une interdiction totale de fumer dans les lieux publics.

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