Une frontière Est-Ouest divise toujours le paysage politique

(Keystone-ATS) Au-delà du triomphe des conservateurs d’Angela Merkel, les dernières élections législatives allemandes, dimanche, ont fait apparaître un pays toujours divisé entre Est et Ouest, 24 ans après la chute du mur de Berlin. L’ancienne frontière entre la RFA et la RDA « se remarque encore », constate un politologue.

« Il y a clairement des façons différentes de voter. (A l’Est), il y a une culture politique particulière (même si) ce n’est pas pour autant un autre pays », explique Jens Walther de l’université de Duesseldorf.

La capitale, Berlin, en est l’exemple emblématique. Hormis le centre-ville où les sociaux-démocrates du SPD et les Verts dominent quelques quartiers, l’Ouest de la ville a surtout voté CDU et l’Est en priorité pour « Die Linke », le parti de la gauche radicale qui regroupe des membres de l’ex-parti communiste est-allemand et des déçus du SPD.

Entre les deux territoires, les cartes du vote par circonscriptions dessinent clairement le tracé de l’ancien mur.

Mais à l’échelle nationale aussi, le parti « Die Linke » confirme qu’il reste principalement un parti de l’Est, un territoire encore marqué par un demi-siècle passé sous le régime communiste et une économie qui n’est pas encore au niveau de l’Ouest.

L’extrême droite marque des points à l’Est

Die Linke y a atteint dimanche dernier, de loin, ses meilleurs scores: 20% et plus dans quatre des six nouveaux Länder quand il ne dépasse pas les 11% dans le reste du pays. « Dans l’ensemble, ses résultats sont bons, mais, structurellement, c’est plus un parti de l’Est que de l’Ouest », confirme M. Walther.

C’est aussi à l’Est que le vote en faveur du parti d’extrême droite NPD est le plus marqué. Il y dépasse 5% dans certaines zones de Saxe ou de Mecklembourg-Poméranie-Antérieure, les deux seuls Länder où il compte des élus au sein des parlements régionaux.

Le nouveau parti anti-euro Alternative für Deutschland (AfD), qui a échoué de peu à entrer au Bundestag (avec 4,7% des voix au lieu des 5% requis), a aussi obtenu nettement plus de suffrages à l’Est, réalisant son meilleur score en Saxe (6,8%).