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Une hausse des salaires pour relancer l’économie

Paul Rechsteiner, président de l'USS, dénonce la 'passivité' du Département de l'économie. Keystone

L'Union syndicale suisse réclame une hausse des salaires comprise entre 2 et 3%.

Les syndicats critiquent également la politique du ministre de l’économie Joseph Deiss. Politique qui freine la reprise économique, selon l’USS.

Les négociations entre partenaires sociaux s’annoncent difficiles. L’Union syndicale suisse a dévoilé, mercredi à Berne, les revendications qu’elle présentera cet automne.

Une croissance de 2% «doit être considérée comme un minimum», a déclaré Paul Rechsteiner, président de l’USS. Mais les prétentions syndicales «correspondent au contexte économique et tiennent compte des différences existant entre les branches».

Compenser la flambée des primes

Ce plancher de 2% doit s’appliquer indépendamment de la situation économique des entreprises. Car l’an prochain le pouvoir d’achat des salariés souffrira du renchérissement, mais aussi du bond des primes des caisses de pension et des caisses maladie.

De plus, les hausses des cotisations – qui toucheront une grande partie de la population – risquent d’empêcher une éventuelle reprise conjoncturelle, ajoute Serge Gaillard, secrétaire dirigeant de l’USS.

L’amélioration des salaires réels en 2003, 2002 et 2001 – soit plus de 1% – ne doit donc pas être stoppée, selon lui. Parce que ces augmentations ont permis de soutenir les dépenses de consommation et de stabiliser la conjoncture.

Comparable au reste de l’Europe

Autre argument avancé par les syndicats: ces revendications correspondent aux accords salariaux conclus dans la zone euro.

L’OCDE s’attend à une augmentation des salaires de 2 à 3% dans la plupart des pays, en 2004. Les revendications des syndicats ne menacent donc en rien la compétitivité internationale de la Suisse, selon l’USS.

«Passivité» du Département de l’économie

Les dirigeants de l’USS ont encore dénoncé l’inaction des pouvoirs publics.

«Au vu de l’augmentation dramatique du chômage, la passivité quasi totale du Département fédéral de l’économie (DFE) est étonnante, a estimé Serge Gaillard. Il est grand temps que Joseph Deiss pratique une politique conjoncturelle digne de ce nom».

La crise va s’accentuer l’an prochain, en raison du recul des investissements publics. Conséquence de la politique d’austérité pratiquée par les pouvoirs publics à tous les niveaux, selon le secrétaire syndical. Or, pour promouvoir la relance conjoncturelle, un programme d’investissement est indispensable.

Salaires minimaux

L’augmentation des salaires minimaux et la réduction des inégalités salariales figurent aussi au programme de l’USS.

L’instauration de salaires minimaux est désormais inscrite dans la nouvelle convention collective (CCT) de l’horlogerie. Un premier pas.

Mais les négociations se poursuivent dans d’autres secteurs: la construction, le commerce de détail, l’hôtellerie et la restauration, entre autres.

Pour les employés qualifiés et avec expérience, les syndicats visent un salaire minimum de 4000 francs par mois. Pour les autres employés, ils souhaitent un minimum de 3000 francs et la pleine compensation du renchérissement.

La réponse du patronat

Parlant de tapage médiatique, le patronat a estimé que les revendications présentées avaient peu de sens sur le plan économique. L’Union patronale suisse (UPS) estime que la hausse de 2% minimum exigée est trop élevée, vu la situation économique difficile.

Le patronat estime aussi «paradoxal et culotté» de la part des syndicats d’exiger que les employeurs compensent la hausse des primes des caisses de pension. L’UPS estime que les syndicats sont responsables de l’aggravation du problème.

swissinfo et les agences

L’Union syndicale suisse est composée de 17 organisations sectorielles.
Elle représente les intérêts de 390’000 affiliés, essentiellement des ouvriers.

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